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"Stan Lee, l'homme a régné"

À la une de la presse, ce mardi 13 novembre, une nouvelle flambée de la violence à Gaza, la guerre au Yémen qui "ne mène nulle part", une passe d'armes diplomatique entre Paris et Ankara, la colère des "gilets jaunes", l'émotion des rescapés des attentats du 13 novembre à Paris, la mort du père de l'homme-araignée, et l'exploit d'un homme-cormoran.

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À la une de la presse, ce matin, cette nouvelle flambée de violence à Gaza, où l’aviation israélienne a détruit, lundi, les locaux de la télévision du Hamas.

Après une journée marquée par la mort de trois Palestiniens, un mort et plusieurs blessés côté israélien, The Jerusalem Post raconte comment la "mission ratée" d’u ne unité spéciale de Tsahal finalement repérée par le Hamas aurait débouché sur une "escalade massive", le lancement de 300 roquettes sur Israël, depuis le territoire palestinien. L’armée israélienne promet de répondre à ces tirs d’une "main de fer". "Israël assassine la trêve", titre Al-Araby Al-Jadeed,qui accuse "les forces d’occupation israéliennes de porter un coup immense aux efforts pour rétablir le calme à Gaza". Le journal panarabe de Londres tient pour principal responsable de cette escalade le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, qu’on voit dans un dessin harponné, pris au piège de Gaza, un territoire totalement miné.

Toujours au Proche-Orient, les appels se multiplient pour mettre fin à la guerre au Yémen. D’après L'Humanité, Londres et Washington accentuent la pression sur l’Arabie saoudite pour que la coalition qu’elle dirige cesse rapidement les hostilités, notamment à Hodeïda, ce port stratégique sur la mer Rouge, soumis à des bombardements intenses. Selon L'Huma, "le temps de la négociation est venu", parce qu’il apparaîtrait clairement désormais à tous que "cette guerre ne mène nulle part et qu’aucun de ses objectifs, dont la remise en selle d’un pouvoir dévoué aux intérêts saoudiens, n’a été atteint". Alors que Paris demande également à Riyad d'"arrêter les frais", le dessinateur Willem ironise dans Libération sur cet appel au calme, lancé à un pays dont la France reste l’un des principaux fournisseurs d’armes. "Massacre au Yémen", "on a encore sauvé des emplois en France", réfléchit à voix haute un soldat saoudien.

La France assure ne pas n e pas avoir "connaissance" d'informations turques sur la mort de Jamal Khashoggi au consulat saoudien d’Istanbul. L a déclaration du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui a aussi évoqué lundi "le jeu politique particulier" de la Turquie, provoque la colère d’Ankara, et tranche avec les déclarations du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, qui a confirmé que ses services de renseignement avaient bien écouté un enregistrement du meurtre du journaliste saoudien. Si le quotidien turc Daily Sabah affirme que Berlin a reçu les mêmes enregistrements, les déclarations des services de renseignement allemands sont en réalité plus flous, puisque le porte-parole d’Angela Merkel, qui a annoncé qu’elle n’autoriserait plus de contrats d’armement avec Riyad, a uniquement parlé, lui, d’un "échange d’informations" avec Ankara.

En France, le mouvement des "gilets jaunes", ces automobilistes mobilisés contre la hausse du prix de l’essence, prend de l’ampleur. Spontané au départ, récupéré en partie par l’extrême-droite et bousculant les partis comme les syndicats traditionnels, ce mouvement interroge Libération, qui le présente comme un "osni", un "objet social non identifié". Libé se demande s’il constitue un vrai "réveil social" ou une simple "jacquerie routière". Le journal estime qu’il y a derrière ce mouvement "une humiliation qui nourrit toutes les colères", celle d’un "peuple excentré", souffrant à la fois d’une fracture sociale et spatiale – raison pour laquelle le gouvernement, qui tiendrait "un discours rationnel face à une plainte émotionnelle", serait face à ce mouvement "comme une poule qui aurait trouvé un gilet".

Émotion, aussi, en ce 13   novembre, des victimes des attentats de Paris, trois ans après les attaques. Certains rescapés témoignent d’un manque d’empathie à leur égard. Trois ans après, l’expérience de ces victimes ne fait plus la une des journaux, à de rares exceptions, notamment de 20 Minutes, qui a interrogé quelques-unes de ces victimes aux vies brisées. Des rescapés comme Éric, qui rappelle à quel point "le temps des victimes est différent du temps de l’opinion publique, des médias ou du temps politique". "Les gens se souviennent de nous lors de nouveaux attentats et des commémorations, regrette-t-il. Je comprends que ce ne soit pas la préoccupation n°1 des Français, mais, au fond, ça m’embête qu’une société qui était dans un tel excès d’empathie juste après les attentats semble peu concernée par ce qu’il s’est passé."

Un mot, pour terminer, de la disparition de Stan Lee. Le père de Spider-Man, Hulk, Iron Man et tant d’autres s’est éteint lundi à l'âge de 95   ans. The New York Times et toute la presse américaine rendent hommage au "superhéros des comics Marvel", dont la lecture a enchanté l’adolescence de millions de lecteurs. Des fans dans le monde entier, comme en témoigne la une du journal catalan Ara, consacrée au "super-héros" Stan Lee, qu’on voit à côté de sa créature la plus célèbre, l’homme-araignée. "Stan Lee, l’homme a régné", écrit Libération, à propos de la façon dont le scénariste américain a su nourrir les imaginaires pendant des décennies.

Également à la rubrique "super-héros"   : après l’homme-araignée, l’homme-cormoran. L'Équipe salue l’exploit de Francis Joyon, qui a remporté lundi, à 62 ans, sa première Route du rhum au terme d’un sprint épique avec François Gabart. Joyon et Gabart, deux "Frères de mer", titre le quotidien sportif.

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