Washington a appelé mardi soir les belligérants au Yémen à cesser les hostilités et à entamer des discussions d'ici à 30 jours. Un changement de ton notable après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
Trente jours pour se mettre à la table des négociations. C’est le souhait exprimé mardi 30 octobre par le secrétaire à la Défense américain James Mattis au sujet de la guerre au Yémen. Un changement de ton qui survient après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
"Nous voulons voir tout le monde autour d'une table de négociations sur la base d'un cessez-le-feu", a déclaré le ministre au cours d'une conférence à Washington. "Nous devons faire ça d'ici 30 jours (...) et je pense que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont prêts", a ajouté le chef du Pentagone. Il a rencontré plusieurs dirigeants arabes le week-end dernier en marge d’une conférence sur la sécurité à Bahrein.
Possible réunion en Suède
James Mattis a également posé les conditions d’un cessez-le-feu : il doit être basé sur un retrait des rebelles houthis de la frontière avec l'Arabie saoudite, "puis un arrêt des bombardements" de la coalition arabe, dirigée par l'Arabie saoudite et soutenue par les États-Unis. L'arrêt des hostilités permettra alors à l'émissaire de l'ONU pour le Yémen, le Britannique Martin Griffiths, de "réunir" les différentes parties "en Suède", a poursuivi James Mattis.
De son côté, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a demandé mardi soir à la coalition menée par l'Arabie saoudite d'arrêter les bombardements contre les zones résidentielles du Yémen. Il a aussi appelé les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, à ne plus lancer de missiles contre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
S'ils n'ont fait aucune référence directe à la mort du journaliste critique de Riyad, qui a terni l'image du royaume et fait naître de lourds soupçons sur le rôle du prince héritier Mohammed ben Salmane, cette nouvelle fermeté américaine intervient dans un contexte où l'administration de Donald Trump est sous pression du Congrès pour prendre ses distances avec l'Arabie saoudite.
La guerre au Yémen oppose des forces pro-gouvernementales aux Houthis, des rebelles soutenus par l'Iran et qui se sont emparés en 2014 et 2015 de vastes régions du pays, dont la capitale Sanaa. En mars 2015, une coalition sous commandement saoudien est intervenue militairement au Yémen en soutien aux forces pro-gouvernementales. Le conflit a fait quelque 10 000 morts, selon l'ONU.
Avec AFP