Après les succès des mouvements #7Novembre16h34 en 2016 et #3Novembre11h44 en 2017 dénonçant les inégalités des salaires, c'est à partir de #6Novembre15h35 que les femmes travailleront gratuitement cette année.
À poste égal, une femme gagne en moyenne 9 % de moins qu'un homme. Certes, le gouvernement s'est donné pour objectif de supprimer cet écart d'ici la fin du quinquennat. Mais la route est longue, puisque tous postes confondus, les femmes touchent un salaire 24 % inférieur à celui des hommes (17 740 contre 23 260 euros en revenu annuel net).
Cette année, la newsletter féministe Les Glorieuses lance à nouveau un mouvement pour l'égalité salariale. En 2018, on peut considérer que les femmes travailleront gratuitement à compter du 6 novembre à 15h35. En un an, elles n'ont donc gagné que trois jours puisque ce moment était atteint en 2017 le 3 novembre.
"Du 6 novembre au 31 décembre, les femmes travaillent donc pour... peanuts. Au-delà de cette absurdité, sans égalité économique, nous ne pouvons ni prétendre à une égalité politique, ni à une égalité sociale. C'est pourquoi la question de l'égalité salariale est si importante à mes yeux", explique Rebecca Amsellem, fondatrice des Glorieuses, à France 24 - Découvertes.
Pour dénoncer cet état de fait, la newsletter propose 3 outils : un sondage en partenariat avec Ifop et Mad&Women, une plateforme pour que les femmes puissent calculer le manque à gagner si elles faisaient partie du sexe opposé ainsi qu'une pétition pour exiger des mesures de la part du gouvernement.
#6Novembre15h35 ✊ - Et vous, c'est quoi votre manque à gagner ? Si vous étiez un homme, combien gagneriez-vous ?
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Au-delà des inégalités salariales, les Glorieuses pointent également du doigt la double-peine chez les travailleuses racisées. "L’étude du Women’s Politicy Research montre entre autres qu’aux États-Unis les femmes noires gagnent 38% de moins que les hommes blancs et 21% de moins que les femmes blanches. En France, nous ne pouvons pas faire émerger des chiffres pour mettre en lumière ces inégalités au sein même des femmes. Cela ne veut néanmoins pas dire qu’elles n’existent pas", peut-on lire sur leur site.
Pour remédier à cette absence de parité, "un congé paternité équivalent à un congé maternité" est également évoqué. Car s'il est possible pour le père de prendre un congé paternité en France, "la pression culturelle n’encourage pas les hommes à s’arrêter de travailler pour s’occuper de leurs enfants". Un exemplaire à suivre pourrait être celui de la Suède, qui est "le premier pays dans le monde à avoir remplacé le congé maternité par le congé parental, donnant aux deux parents la possibilité de passer du temps avec leurs enfants".
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