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Matteo Salvini invite Christophe Castaner à Rome pour discuter de la crise migratoire

Matteo Salvini a invité dimanche le nouveau ministre de l'Intérieur français, Christophe Castaner, pour discuter des opérations de refoulement de migrants à la frontière entre la France et l'Italie et améliorer la coopération.

Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, a invité dimanche 21 octobre son homologue français, Christophe Castaner, pour améliorer la coopération à la frontière.

"L'Italie n'est plus lâche et résignée à être le camp de réfugiés de l'Europe, aux ordres de Bruxelles et de Berlin. J'attends mon collègue ministre de l'Intérieur Castaner à Rome, mais en attendant, nous continuerons à patrouiller aux frontières", a annoncé le ministre sur les réseaux sociaux.

Samedi soir, la France avait proposé une rencontre "dans les meilleurs délais" mais limitée au niveau préfectoral "pour améliorer la coopération" à la frontière.

"Pas d'accord bilatéral Italie-France"

Au cours de la semaine, Matteo Salvini s'est emporté à plusieurs reprises contre des opérations de refoulement de migrants au cours desquelles la gendarmerie ou la police française ont pénétré en territoire italien dans le village alpin de Clavière.

Les autorités françaises ont évoqué une "erreur" de gendarmes connaissant mal la zone pour le premier incident et une "pratique agréée" pour le second, où les Français n'ont pénétré que de quelques mètres en Italie. "Il n'y a pas d'accord bilatéral Italie-France, écrit et officiel, qui permette ce type d'opération", a répliqué samedi Matteo Salvini.

Depuis samedi, des policiers italiens montent la garde à la frontière française à Clavière, l'un des différents points, sur la côte méditeranéenne ou en montagne, où des milliers de migrants cherchent chaque année à passer en France.

Plus de 45 000 refoulements de migrants

Beaucoup sont interceptés et reconduits à la frontière, souvent à plusieurs reprises. Depuis janvier, il y a eu plus de 45 000 refoulements de ce type, selon le ministère français de l'Intérieur.

Il s'agit d'une procédure distincte du renvoi en Italie par la France de centaines de demandeurs d'asile chaque année, en application des accords de Dublin, qui obligent à déposer sa demande d'asile dans le premier pays européen traversé.

Dans un entretien au Journal du Dimanche, Christophe Castaner, qui a pris ses fonctions mardi, a promis de "ne pas ajouter de la polémique à la polémique", mais a revendiqué une "politique ferme contre l'immigration irrégulière", assurant que la France n'avait "pas vocation à être une 'instance d'appel' des déboutés de l'Allemagne ou de l'Italie".

Les relations entre Rome et Paris se sont tendues ces derniers mois. L'Italie accuse ses partenaires européens, à commencer par la France, de l'avoir laissée seule gérer la crise migratoire et les quelque 700 000 migrants arrivés sur ses côtes depuis 2013.

Avec AFP