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À la une de la presse, mardi 9 octobre, la visite glaciale du secrétaire d’État américain à Pékin, l’arrestation de l’ex-patron chinois d’Interpol, la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, l'alliance Le Pen - Salvini. Et le cri du homard.

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À la une de la presse, la visite de Mike Pompeo à Pékin, où le secrétaire d'État américain a rencontré, lundi, le ministre chinois des Affaires étrangères.

À en croire le sourire crispé de Mike Pompeo et le visage fermé de Wang Yi à la une du China Daily, l’heure n’est ni à la détente ni au réchauffement entre les États-Unis et la Chine, qui presse désormais Washington de "cesser de porter atteinte à ses intérêts". Le quotidien chinois dénonce la logique de "confrontation" de l’administration Trump, dont la politique lui rappelle "la façon dont les États-Unis ciblaient l’ancienne Union soviétique, du temps de la guerre froide". "Malgré leurs différences, il est impossible de nier que la coopération entre la Chine et les États-Unis leur procure des bénéfices mutuels, mais l’amitié ne doit pas se manifester que d’un seul côté et la bonne volonté doit être réciproque", prévient le journal.

Pékin a accusé hier l’ex-patron chinois d’Interpol d’avoir été corrompu, après la démission subite du chef de l’organisation policière mondiale. Après deux semaines de silence, et l’alerte lancée par son épouse dans les médias, les autorités chinoises ont expliqué avoir arrêté Meng Hongwei pour "avoir accepté des pots-de-vin" et "mis gravement en péril le Parti communiste au pouvoir et la police". Des explications qui laissent de marbre Libération, qui évoque un "bras d’honneur du Parti communiste chinois à Interpol". D ’après Nicholas Béquelin, qui dirige le bureau Asie orientale d’Amnesty International, l’arrestation de Meng Hongwei prouverait que "la Chine tourne le dos à tous les efforts menés depuis 1978 pour construire un État de droit". "Avec cette affaire, ajoute-t-il, le Parti tombe le masque, reconnaît que les batailles de faction sont plus importantes que les objectifs de la Chine et érige la lutte anticorruption comme instrument de discipline du Parti et d’effacement des rivaux politiques". Libé rappelle que plus d’1,5   million de cadres du PCC ont été sanctionnés depuis six ans, dans le cadre de la campagne anticorruption du président Xi Jinping.

Frictions, également, entre l’Arabie saoudite et la Turquie, après la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, qui n’est pas réapparu depuis son entrée au consulat sapoudien à Istanbul. Après avoir réagi avec prudence, le gouvernement turc hausse le ton, comme en témoigne Daily Sabah   : "les questions sur le journaliste disparu, dont on craint qu’il ait été assassiné au consulat saoudien, se multiplient", écrit le journal, tandis que ses confrères d’Hurriyet annoncent que les services de renseignement turcs cherchent notamment à obtenir l’autorisation de pénétrer au sein du consulat. D’après le quotidien britannique The Guardian, les enquêteurs turcs seraient également en train de rechercher, sur la vidéosurveillance, les images d’une camionnette noire qui pourrait avoir transporté le corps de Jamal Khashoggi depuis le consulat, l’un des six véhicules qui pourraient avoir appartenu à ses assassins présumés.

Un mot, également, du lancement, lundi, de la campagne commune de Marine Le Pen et Matteo Salvini pour les européennes. La patronne du Rassemblement national français a rencontré le ministre de l'Intérieur italien à Rome. "La rencontre des pourfendeurs de Bruxelles ", titre The Financial Times, qui rapporte que le chef de la Ligue soutient, lui, être "contre les ennemis de l’Europe enfermés dans leur bunker bruxellois", à savoir le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le commissaire aux Affaires économiques Pierre Moscovici, qu’il accuse d’infliger une austérité ruineuse à l’Italie. "Matteo Salvini et Marine Le Pen à l’assaut de l’Europe", annonce La Repubblica, qui cite, lui, la patronne du Rassemblement national   : "Avec Matteo Salvini nous ne luttons pas contre l’Europe mais contre l’Union européenne pour sauver l’Europe". Salvini - Le Pen, une "alliance obscure", selon Il Manifesto, très critique envers leur programme "souverainiste et xénophobe".

En France, le remaniement ministériel est attendu dans la journée. À cette occasion, Le Parisien a demandé à neuf Français ce qu’ils attendent de ce nouveau gouvernement   : plus de justice sociale, "une clarification vers l’axe gauche", "mieux valoriser le travail des enseignants", ou encore "rapprocher vraiment la justice du citoyen". "Et toi, tu attends quoi du prochain gouvernement   ?", demande Édouard Philippe à Emmanuel Macron dans le dessin de Ranson. "Qu’il ne m’emmerde pas et qu’il ne me complique pas la vie   !", fulmine le président. "Tiens   ?, tu es de nouveau en phase avec les Français", s’étonne le Premier ministre. Pas du tout en phase, en tout cas, avec le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, qui appelle dans L’Humanité les Français à "fédérer [leurs] colères", à l’occasion de la journée de mobilisation d’aujourd’hui, contre la politique du gouvernement.

Pour terminer, une info du Télégramme, qui nous apprend que les langoustes et les homards sont bavards, et qu’ils peuvent même crier – c’est ce qu’assure un biologiste dont le travail consiste à enregistrer les sons émis par ces deux crustacés. Selon lui, la langouste "stridule", et le homard "buzze". Le monde du silence serait donc un mythe.

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