
La grâce de l'ancien président Alberto Fujimori, décidée en décembre 2017 pour raisons humanitaires, a été annulée mercredi par un juge péruvien. L’administration pénitentiaire a ordonné son arrestation.
Retour à la case prison pour l'ancien chef de l'État Alberto Fujimori. Un juge péruvien a annulé, mercredi 3 octobre, la grâce accordée pour raisons humanitaires à l'octogénaire, condamné pour crimes contre l'humanité et corruption, le 24 décembre 2017.
"Un juge a ordonné que l'on localise et arrête l'ancien président Fujimori afin qu'il soit placé en détention", a écrit l'administration judiciaire péruvienne sur son compte Twitter.
annulation de la grâce accordée à Fujimori et demande d'arrestation
Juez giró las órdenes de ubicación y captura contra el expresidente Fujimori a fin de que sea reingresado al establecimiento penitenciario que designe la autoridad penitenciaria. 2/2 https://t.co/ZwOofNENwW
Poder Judicial Perú (@Poder_Judicial_) 3 octobre 2018La décision du magistrat Hugo Nuñez fait suite à un recours des familles des victimes du gouvernement Fujimori demandant de revenir "sur la grâce pour raison de santé en faveur" de celui qui a présidé le Pérou d'une main de fer de 1990 à 2000, a expliqué l'institution.
Carlos Rivera, l'avocat des parties civiles à l'origine de l'annulation, a expliqué à l'AFP que cette décision était fondée car "des irrégularités avaient été commises au moment de la grâce".
"On ne respecte pas l'indépendance des pouvoirs"
"Si nous faisons appel, la décision ne devrait pas être appliquée", a réagi pour sa part le défenseur de l'ex-dirigeant, Miguel Pérez Arroyo. De son côté, le médecin d'Alberto Fujimori, Alejandro Aguinaga, a fait part de sa surprise et de son indignation.
"On peut voir qu'on ne respecte rien au Pérou. On ne respecte pas l'indépendance des pouvoirs, la grâce accordée au président Fujimori a été constitutionnelle", a-t-il déclaré au micro de la radio RPP.
Aussi adulé que détesté, l'ex-homme fort du Pérou, gracié en décembre pour raison de santé alors qu'il purgeait une peine de 25 années de prison pour crimes contre l'humanité, a récemment fêté ses 80 ans.
Sa grâce avait soulevé une polémique, ainsi que les critiques d'organisations de défense des droits de l'Homme, et provoqué plusieurs manifestations de Péruviens.
AFP