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À la une de la presse, ce mercredi 3 octobre, les réactions à la démission du ministre de l'Intérieur français Gérard Collomb, après plusieurs jours d'atermoiements.

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Dans l’ensemble, la séquence de ces derniers jours est jugée passablement rocambolesque, puisqu’après l’avoir d’abord refusée, Emmanuel Macron a finalement été obligée d’accepter cette démission, présentée par Gérard Collomb comme étant liée à sa candidature aux municipales de Lyon dans deux ans, en 2020. Libération ironise sur le "gag du Lyonnais" – allusion au "gang des Lyonnais", cette bande de malfrats qui avait sévi à Lyon dans les années 1960 et 1970. Libé, à la fois amusé et consterné par "la valse-hésitation invraisemblable qui se déroule depuis quelques jours au sein de l’exécutif", cite à la fois Charles Aznavour et Jacques Brel : "Que c’est triste Beauvau, au temps des amours mortes", dit Collomb. "Ne me quitte pas, il faut oublier, tout peut s’oublier", répond Macron.

La disparition du chanteur Charles Aznavour, lundi, inspire les commentaires de presse française. "Macron-Collomb : mes amours, mes emmerdes", titre L'Opinion. À la une, le dessin de Kak montre Emmanuel Macron entouré de Gérard Collomb et d’un autre ministre qui a démissionné avec fracas, l’ex-ministre de l’Environnement Nicolas Hulot, dans une parodie du selfie pris lors de la visite du président à Saint-Martin, où il avait posé avec deux jeunes gens, dont l’un faisait un doigt d’honneur.

"Psychodrame à l’Élysée", "vaudeville affligeant", dixit Le Parisien, inquiet de cette "crise au sommet de l’État", déclenchée par celui qui fut pourtant longtemps présenté comme un fidèle parmi les fidèles d’Emmanuel Macron – en tout cas jusqu’à ce que Gérard Collomb exprime publiquement ses doutes sur le "manque d’humilité" présidentiel. "Je suis venu te dire que je m’en vais", annonce en chantant l’ex-ministre de l’Intérieur, dans le dessin de Ranson. "Aznavour ! Pas Gainsbourg, Gérard ! Aznavour…", corrige le président.

La presse quotidienne régionale est au diapason. "Collomb, ça fait désordre !", s’exclame Sud-Ouest. "Quinze mois après son intronisation, le chef de l’État n’en est plus à souffler de toutes ses forces dans les voiles de la réforme, il lui faut colmater les brèches qui s’ouvrent de toute part", commente le journal, tandis que ses confrères de L'Est Éclair s’amusent de ce que Gérard Collomb ait réussi "à sortir de l’Intérieur". Pas de plaisanterie, ni de jeux de mots, en revanche, du côté du Progrès de Lyon, où Gérard Collomb confirme une bonne fois pour toute son intention de "revenir (dès) maintenant" dans son fief politique.

Même s’il s’en défend, sa démission est un coup dur pour le président. "Emmanuel Macron peut-il se remettre de l’humiliation que lui inflige le premier des macronistes ? Car le départ de Gérard Collomb en est une", assène Le Figaro, qui voit le chef de l’État "ballotté par un enchaînement d’événements qui lui échappent". "Dans la Ve République, dont il va célébrer (jeudi) le 60e anniversaire, le président de la République se doit d’être l’auteur de la partition de l’exécutif. Le voilà relégué au rang de spectateur hébété des caprices ou des calculs personnels de ceux qu’il a nommés." Le journal rappelle que Gérard Collomb est le septième ministre à quitter l’exécutif depuis le début du quinquennat, après Richard Ferrand, mis en cause dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne, François Bayrou et Marielle de Sarnez, dans celle des assistants parlementaires et Nicolas Hulot, dont Emmanuel Macron a appris la démission dans les médias.

À l’étranger, Le Soir annonce un "gros avis de tempête sur la macronie" en prévenant qu’il sera "peu aisé" pour Édouard Philipe, qui n’exclut pas lui-même de briguer la mairie du Havre, de trouver un remplaçant à Gérard Collomb. "Un an et demi après la présidentielle, Emmanuel Macron semble avoir perdu sa force d’attraction", écrit le journal belge. D’après Le Temps, en Suisse, le départ du ministre de l’Intérieur risque en effet d’ouvrir "une faille béante dans le dispositif Macron". Enfin, The Guardian explique que cette démission intervient à un "mauvais moment" pour Emmanuel Macron, dont la popularité plafonne à 30 % dans les sondages, contre 60 % au lendemain de son élection. Une mauvaise passe que le quotidien britannique attribue aux critiques sur sa politique, "accusée de favoriser les Français les plus riches" et à sa personnalité, "décrite par ses opposants comme 'distante et arrogante'".

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