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La participation au vote jugée "très bonne" malgré les violences

, envoyée spéciale en Afghanistan – La commission électorale afghane se félicite d'une “très bonne” participation aux élections présidentielle et provinciales de ce jeudi en Afghanistan. Elle salue également le calme relatif dans lequel le scrutin s'est déroulé.

Des millions d’Afghans ont voté jeudi à l’occasion de la deuxième élection présidentielle organisée dans le pays depuis la chute des Taliban en 2001, malgré des incidents sporadiques, en particulier dans le sud et le sud-est du pays, où les insurgés sont les plus nombreux.

Lors d’une conférence de presse, le directeur de la commission électorale afghane s’est félicité d’une “très bonne” participation et du calme relatif dans lequel s’est déroulé le scrutin. De son côté, le président sortant, Hamid Karzaï, s'est dit "satisfait" du taux de participation, tout comme la Maison Blanche.

La fermeture de certains bureaux de vote a été repoussée, afin de permettre aux électeurs qui faisaient la queue depuis de longues heures de déposer leur bulletin dans l’urne.

Toutefois, à cause de plusieurs attaques - ou tentatives d'attaque - des Taliban pour perturber le scrutin, la participation était très variable selon les régions. D’après les observateurs, les électeurs des provinces du nord et du centre du pays se sont déplacés en masse. En revanche, l’abstention a atteint un haut niveau dans le sud et le sud-est du pays. Aucun chiffre officiel n’a encore été communiqué.

Violences sporadiques

Selon la police, les forces de sécurité et trois insurgés suspectés de préparer des attentats-suicides ont échangé des coups de feu dans un quartier de l’est de Kaboul. Un porte-parole des Taliban a, par la suite, confirmé que les trois hommes préparaient une opération dans le cadre d’une offensive visant à faire dérailler le processus électoral.

Des violences ont également éclaté hors de la capitale. Ainsi, au moins 22 rebelles islamistes et un officier de police ont été tués dans la petite ville de Baghlan, dans le nord du pays.

Peu après l’ouverture des bureaux de vote, une salve de roquette s’est abattue sur Kandahar, le bastion historique des Taliban, où se refugierait leur chef de file, le mollah Omar. La province du Helmand, dans le sud du pays, a également été le théâtre d’incidents.

Le gouvernement a recensé un total de 135 incidents dans tout le pays et a établi un bilan de 26 civils et membres des forces de sécurité tués dans des attaques de rebelles islamistes. Trois heures après la fermeture des bureaux de vote, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a néanmoins estimé que ces élections avaient été "un succès du point de vue de la sécurité".

Thomas Ruttig, co-directeur du Réseau des observateurs pour l’Afghanistan (Afghanistan Analysts Network), qui suit le déroulement du scrutin dans la province instable de Paktia, a indiqué à FRANCE 24 que la participation était bonne en début de journée à Gardez, la principale ville de la région. Mais c'était avant qu'un kamikaze mène une attaque-suicide à 200 mètres d’un bureau de vote. Si l'attentat n’a pas fait de victimes, peu de gens ont ensuite osé aller voter. Ruttig indique également que les Taliban barraient la route aux électeurs dans les zones les plus reculées de cette région frontalière du Pakistan.