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Le Tribunal supérieur électoral du Brésil a tranché vendredi : l'ancien président Lula ne pourra pas briguer un troisième mandat à l'élection d'octobre. Il était pourtant le grand favori, malgré son incarcération.

Il était le favori de l'élection présidentielle au Brésil mais le Tribunal supérieur électoral a invalidé par une majorité écrasante de six voix contre une la candidature de Luiz Inacio Lula da Silva, 72 ans, condamné à 12 ans de prison pour corruption.

Le juge Og Fernandes a déclaré vouloir respecter "l'égalité de tous les citoyens devant la loi et la Constitution". Une loi, baptisée "Ficha Limpa" (casier vierge), exclut du scrutin présidentiel les candidats ayant été condamnés en appel pour corruption. Les avocats de Lula n'ont, pour l'heure, pas fait appel de la décision devant la Cour suprême mais l'avaient envisagé.

Les magistrats ont ignoré la recommandation de la commission des droits de l'homme de l'Onu, selon laquelle le gouvernement devait autoriser Lula à exercer ses droits politiques tant que ses appels devant les tribunaux n'ont pas été étudiés.

Feranando Haddad, colistier

Incarcéré depuis avril, Lula avait été présenté à la mi-août comme le candidat du Parti des travailleurs (PT), arguant que l'ancien président était innocent. Dans un communiqué, le PT estime que le tribunal s'incline devant la volonté des élites brésiliennes d'empêcher Lula de revenir à la présidence.

En dépit de sa condamnation et d'autres affaires de corruption dans lesquelles il est soupçonné, Lula domine largement les sondages, avec 39 % d'intentions de vote, contre 19 % à son plus proche rival, le candidat d'extrême droite Jair
Bolsonaro. Fernando Haddad, ancien maire de Sao Paulo et colistier de
Lula, devrait être le candidat du PT à la présidence du 7 octobre.

Les partis ont jusqu'au 17 septembre pour modifier leurs listes. Cependant le tribunal a donné dix jours au PT pour procéder aux modifications. Tant que la liste n'est pas modifiée, le parti a l'interdiction de faire apparaître Lula dans ses spots sur les réseaux sociaux, les radios et les télévisions, a décidé le tribunal.

Avec AFP et Reuters