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Les Palestiniens ont fait part de leur colère samedi après la décision de Washington de suspendre ses versements à l'agence de l'ONU pour les réfugiés (UNRWA). L'OLP dénonce une décision "cruelle et irresponsable".
Déjà remontés par les décisions de Donald Trump au Proche-Orient, les Palestiniens ont exprimé samedi leur courroux et leur désarroi après la décision américaine de stopper tout financement de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), dont l'aide à des millions de personnes est désormais en jeu.
Vendredi, les États-Unis, qui étaient de loin les plus grands contributeurs de l'agence, ont annoncé qu'ils cessaient leur financement à l'UNRWA, aux activités "irrémédiablement biaisées", selon la porte-parole du département d'État Heather Nauert.
Israël a salué samedi cette décision, accusant cette organisation de "perpétuer le conflit" israélo-palestinien en entretenant l'idée – à laquelle il s'oppose – que de nombreux Palestiniens sont des réfugiés dotés du droit au retour sur les terres qu'ils ont fuies ou dont ils ont été chassés lors de la création d'Israël en 1948.
Les Palestiniens "sont brimés par l'administration américaine"
Une responsable de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Hanane Achraoui, a de son côté dénoncé une décision "cruelle et irresponsable".
"Les réfugiés palestiniens sont déjà des victimes qui ont perdu leurs maisons, leurs moyens d'existence et leur sécurité du fait de la création" d'Israël, a-t-elle dit dans un communiqué.
"Une fois encore, ils sont brimés par l'administration américaine qui soutient Israël et ses dizaines d'années d'occupation militaire", a-t-elle ajouté.
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Elle a appelé la communauté internationale à poursuivre son soutien "jusqu'à ce que la situation critique des réfugiés palestiniens soit résolue".
L'UNRWA aide plus de trois millions de Palestiniens sur les cinq millions enregistrés comme réfugiés, notamment à travers ses écoles et ses centres de santé, dans les territoires palestiniens mais aussi au Liban, en Jordanie et en Syrie.
La peur d'un manque de fonds avait déjà fait dire à l'UNRWA qu'elle craignait de devoir fermer de façon permanente les plus de 700 écoles qu'elle gère, après des fermetures temporaires.
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L'ONU a dit "regretter" la décision américaine, estimant que l'UNRWA "fournit des services essentiels aux réfugiés palestiniens et contribue à la stabilité de la région". D'ici fin septembre, l'agence "n'aura plus un sou", avait averti mercredi son porte-parole, Chris Gunness.
"Les gens vont devenir plus désespérés et marginalisés", a-t-il dit samedi à l'AFP, mettant en garde contre les "conséquences dramatiques (...) profondes et imprévisibles" d'une telle mesure.
Selon Hugh Lovatt, un expert au think-thank European Council of Foreign Relations, la décision américaine est une façon de chercher à "écarter unilatéralement (le sujet du) droit au retour des (réfugiés) Palestiniens de la table des négociations".
À la recherche d'alternatives
"Mais les actions américaines sont (...) dangereuses et ne marcheront pas", dit-il, estimant que le plan visant à obtenir des financements des pays accueillant les réfugiés n'était pas viable. "Ni le Liban ni la Jordanie ne vont (les) suivre."
Quelques initiatives ont émergé pour tenter de pallier le retrait américain. Berlin a annoncé vendredi une hausse "substantielle" de la contribution allemande à l'agence de l'ONU et a appelé ses partenaires européens à en faire autant.
La veille, la Jordanie avait annoncé l'organisation d'une conférence le 27 septembre à New York pour soutenir l'agence, qui a besoin d'au moins 200 millions de dollars (170 millions d'euros) d'ici la fin de l'année pour remplir sa mission.
La décision de Donald Trump de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale d'Israël, fin 2017, a marqué une rupture dans les relations avec les Palestiniens.
Ses dirigeants ont immédiatement coupé tout contact avec Washington, lui déniant désormais tout rôle de médiateur dans le processus de paix avec Israël, malgré les ambitions affichées par le président des États-Unis.
Avec AFP