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L'Olympique lyonnais face au piège Anderlecht

Ce soir, l’OL débute sa campagne européenne face au RSC Anderlecht en barrage aller de la Ligue des Champions. Un match piège. D’autant que les Gones n'affichent pas la plus grande sérénité en ce début de saison.

Mercredi soir, l’Olympique lyonnais (OL) reçoit le RSC Anderlecht au tour préliminaire aller de la Ligue des Champions. Neuf ans que l’OL n’avait pas subi l’affront de passer par les barrages pour décrocher son billet qualificatif pour la phase de poules de la compétition. Neuf longues - et belles - années durant lesquelles les Gones ont construit une dynastie footballistique hexagonale sans précédent (sept titres de champions de France et neuf participations en Ligue des Champions).

Sauf que depuis l’année dernière, le mythe s’est considérablement étiolé, et l’OL aborde sa double confrontation face à Anderlecht avec une prudence et une humilité toutes nouvelles. Pourtant, le premier obstacle qui se dresse sur la route de son aventure européenne n’a rien d’une montagne. Une colline tout au plus.

Si les Belges peuvent se targuer d’avoir démarré leur saison sur les chapeaux de roues (trois victoires en trois matchs), difficile d’en faire un véritable épouvantail. Absents de la Ligue des Champions la saison dernière, et plutôt discrets sur la scène européenne depuis quelques saisons, les Mauves ont plus à gagner qu’à perdre face à l’OL.

Le club belge n’a pas recruté à l’intersaison. Conséquence directe, la défense jugée fébrile qui avait peiné en Coupe de l’UEFA la saison dernière devrait être reconduite. Une aubaine pour les attaquants lyonnais, plutôt inspirés depuis le début de saison.

Malgré tout, les Mauves présentent quelques atouts importants avec un milieu de terrain tranchant, à l’image du Marocain Mbark Boussoufa. Le salut d’Anderlecht passera inévitablement par la capacité de son chef d’orchestre de poche (1,67 m) à servir ses attaquants, Matias Suarez et surtout Tom de Sutter, dans le dos d’une charnière centrale lyonnaise vieillissante.

Syndrome Maribor et effectif vieillissant

Mais, malgré les atouts d’Anderlecht, c’est l’OL lui-même qui devrait être son principal adversaire. Sur le papier, l’effectif lyonnais a largement de quoi rivaliser avec son concurrent du soir, mais son irrégularité depuis le début de la saison est source d’inquiétudes.


Lors de la 1re journée de Ligue 1, les Gones ont obtenu le nul en fin de partie face au Mans (2-2). Et si la doublette offensive composée des recrues estivales Lisandro Lopez et Bafetimbi Gomis a semblé prometteuse, difficile d’en dire autant des autres associations. La charnière centrale, notamment, composée du Brésilien Cris et de l’ancien Lillois Mathieu Bodmer a montré d’inquiétants signes de friabilité.

Défensivement, l’OL a rectifié le tir en s’imposant face à Valenciennes (1-0) le week-end dernier, mais c’était l’attaque qui avait cette fois pêché par manque d’efficacité. Mais les données restent peu rassurantes, d’autant que par le passé, Lyon n’a jamais montré une grande sérénité dans l’exercice des barrages. En août 1999, les Gones avaient subi deux revers éliminatoires face au club slovène de Maribor, petit poucet de la compétition (1-0 ; 2-0). L’année suivante, les hommes du président Jean-Michel Aulas s’étaient qualifiés dans la douleur face à un autre adversaire à leur portée, l’Inter Bratislava (2-1, 2-1).

L’OL veut dédramatiser

Même si l’Olympique lyonnais est encore en rodage, ses neufs participations consécutives à la C1, dont trois quarts de finale, font de lui le grandissime favori de la confrontation de ce mercredi. Reste qu’Herman Van Holsbeeck, le manager général d’Anderlecht, concède avoir hérité d’un "tirage très lourd" mais affirme qu’il croit "dur comme fer" à la qualification.

En face, l’entraîneur lyonnais, Claude Puel, reconnaît implicitement qu’une élimination précoce constituerait un camouflet : "Nous n'allons pas non plus en faire un ténor de la Ligue des Champions. Il faut simplement savoir qu'il y a de très bons joueurs de ballons dans cette équipe."

Ce soir, les hommes de Puel n’auront pas le droit à l’erreur. Mais, même face à un adversaire de "seconde zone" européenne, le défi n’est pas des plus aisés. D’autant que si tous les voyants ne sont déjà pas au vert, il leur faudra en plus pallier l’absence inattendue de Sydney Govou, en délicatesse avec ses ischio-jambiers et indisponible pour un mois.