Emmanuel Macron s'est revendiqué comme l'"opposant principal" de Viktor Orban et Matteo Salvini en Europe. Les dirigeants hongrois et italien avaient indiqué, mardi, que le président français était leur principal adversaire sur le dossier migratoire.
Ils sont tombés d'accord sur un point. Mercredi 29 août, le président français Emmanuel Macron a indiqué que les dirigeants hongrois et italien Viktor Orban et Matteo Salvini avaient "raison" de le voir comme leur "opposant principal" en Europe sur le dossier des migrants.
"Je ne céderai rien aux nationalistes et à ceux qui prônent ce discours de haine. S'ils ont voulu voir en ma personne leur opposant principal, ils ont raison", a-t-il lancé, répondant à des journalistes lors de sa visite au Danemark.
Mardi à Milan, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a appelé le ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, son "héros" et désigné en revanche Emmanuel Macron comme son adversaire principal en Europe. "Il y a actuellement deux camps en Europe et l'un est dirigé par Macron", a affirmé le Premier ministre hongrois.
"Opposition forte entre nationalistes et progressistes"
À sept mois d'élections européennes qui devraient se jouer largement sur ce dossier, il a accusé le Français d'être "à la tête des forces politiques soutenant l'immigration" alors que lui veut "arrêter l'immigration illégale".
"Si on considère qu'il y a en France l'ennemi du nationalisme, de la politique de haine, de l'Europe qui doit payer ce qui nous arrange et n'imposerait aucune forme de responsabilité et de solidarité, ils ont raison", a répondu mercredi le chef de l’État français.
"Nous aurons dans les prochains jours et les prochains mois à prendre des décisions en profondeur pour traiter le sujet des migrations, cela suppose du sérieux et de l'esprit de responsabilité, en restant attaché à nos valeurs, comme le droit d'asile, avec une vraie politique vis-à-vis des pays d'origine et en interne. Ce n'est pas ce que proposent MM. Orban et Salvini", a-t-il détaillé.
"Il se structure une opposition forte entre nationalistes et progressistes" en Europe, a poursuivi le dirigeant français, en tournée au Danemark et en Finlande pour rechercher des alliés afin de constituer un "arc progressiste" en Europe face aux gouvernements nationalistes et populistes.
Le Drian vise la Pologne et la Hongrie
La France n'est "pas prête à payer" pour des pays européens qui ne respectent pas les "principes fondamentaux" de l'Union, a pour sa part averti mercredi le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, visant notamment la Pologne et la Hongrie.
"Chaque État membre est libre d'élire les dirigeants qu'il souhaite mais notre vision de l'UE comme cercle premier d'alliances et de valeurs n'est pas compatible avec des gouvernements qui n'en respectent pas les principes fondamentaux et ne se sentent aucunement liés par la solidarité communautaire", a-t-il dit. "Au fond, ils ont une approche utilitariste de l'Union dans laquelle ils ne choisiraient que ce qui les intéresse et en premier lieu la redistribution d'argent", a ajouté le ministre.
Sur la question de l'accueil des migrants, il a souhaité qu'une position commune soit esquissée avec l'Allemagne avant le sommet de Salzbourg le 20 septembre.
Avec AFP