
Le gouvernement ne voit pas d'un très bon œil l'activisme des moines, qui subissent pressions et menaces.
Pour protéger des arbres, des bonzes thaïlandais ont décidé d'en faire en quelque sorte leurs pairs. Comme le raconte le site Asian Correspondant, plusieurs ont en effet été ordonnés moines.
En Thaïlande, le développement économique national s'accompagne malheureusement de conséquences désastreuses pour l'environnement, notamment la déforestation. Des arbres sont décimés sur plusieurs hectares de surface pour accueillir des cultures, des habitats, ou parfois des usines. D'autres sont protégés grâce à des bouddhistes. Ces derniers les ordonnent moines, et nouent autour de leurs troncs des tissus oranges, de la couleur des robes des moines. Ainsi, ils deviennent sacrés et intouchables.
Comme l'explique Asian Correspondant, l'environnement n'est pas une préoccupation étrangère à la religion bouddhiste, dans laquelle il est important de faire cesser la souffrance d'autrui – la déforestation étant perçue comme telle –, et dans laquelles de bonnes actions assurent le bonheur après une réincarnation.
Des moines menacés par le gouvernement
Très écoutés par la population thaïlandaise qui compte 90 % de bouddhistes pratiquants, les moines ne se contentent d'ailleurs pas de protéger quelques arbres, mais s'investissent également dans la prévention sur d'autres sujets, comme l'érosion des sols qui menace des territoires, le réchauffement climatique, ou encore le trafic de bois précieux.
Tous ne voient pas d'un très bon œil cet engagement. Les autorités, raconte le média, n'apprécient guère ces moines activistes dont l'influence ne faiblit pas. Ils les accusent de privilégier des populations comme les indigènes, aux dépens du gouvernement ou d'entreprises spécialisées dans le pétrole.
Des moines engagés ont été assassinés, à l'image de Phrakhu Supoj Suvacano, un écologiste convaincu qui luttait contre la transformation d'un centre de médiation de Chiang Mai en une ferme à mandarines. Les moines, soutenus par des ONG et des universités locales, continuent malgré les menaces et pressions, de tenter de préserver leur pays.
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