
Deux jours après l'effondrement du viaduc Morandi à Gênes qui a fait plus de 39 morts, les recherches se sont poursuivies toute la nuit pour trouver d'éventuels survivants.
Les sauveteurs ont poursuivi dans la nuit de mercredi à jeudi leurs recherches pour tenter de trouver encore des survivants dans les décombres du pont autoroutier qui s'est effondré à Gênes, dans le nord de l'Italie, mardi 14 août. À la lueur de puissants projecteurs, les équipes de secours travaillaient sans relâche au milieu des énormes blocs de béton et des morceaux de ferraille, avec l'aide de chiens et de pelleteuses.
Plus le temps passe, plus c'est difficile
"Cette nuit, on n'a pas eu de chance, on n'a trouvé personne", Emanuele Gissi, un responsable des pompiers sur place. "Nous cherchons toujours des cavités qui puissent héberger des personnes, vivantes ou pas". "On essaie de couper les grands morceaux de béton qui sont tombés du pont, et après on les déplace avec les grues et on envoie des chiens de recherche, puis notre personnel s'il y a des signes positifs", a-t-il expliqué.
"Ce type de travail est dangereux parce que les décombres sont instables", de même que la partie du pont qui est encore debout, a précisé le pompier.
Au lendemain de l'effondrement du pont Morandi, du nom de son concepteur, le gouvernement italien a décrété, mercredi 15 août, l'état d'urgence à Gênes. Et a promis de révoquer la concession de l'exploitant de l'ouvrage, accusé de négligence criminelle.
À la demande de la région de Ligurie, dont Gênes est la capitale, "nous avons décrété l'état d'urgence pour douze mois", a annoncé le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, à l'issue d'un conseil des ministres extraordinaire dans la ville portuaire sinistrée.
Cet état d'urgence offre un cadre normatif pour la gestion du site et l'assistance aux plus de 630 personnes évacuées et dont les habitations, en contrebas de ce qui reste du pont, sont condamnées. Le gouvernement s'est engagé à les reloger avant la fin de l'année.
Flanqué des deux hommes forts du gouvernement, le ministre du Développement économique, Luigi Di Maio, et celui de l'Intérieur, Matteo Salvini, Giuseppe Conte a aussi annoncé le déblocage d'une première tranche de 5 millions d'euros d'aide d'urgence, ainsi qu'une journée de deuil national.
Selon plusieurs médias, les funérailles solennelles pour les victimes devraient avoir lieu samedi 18 août.
Environ 35 voitures et plusieurs camions, selon la protection civile, ont été précipités dans le vide depuis une hauteur de 45 mètres dans l'effondrement soudain et inexpliqué, mardi en fin de matinée, d'une portion de plus de 200 mètres du pont Morandi, un ouvrage massif en béton de la fin des années 1960 qui a régulièrement dû faire l'objet d'importants travaux d'entretien.
Si le ministère des Transports ne compte révoquer dans l'immédiat que la concession du tronçon de l'accident, et publier sur son site Internet tous les contrats de concession en cours, Matteo Salvini a pour sa part exigé une révision d'autres concessions publiques et la prison ferme pour les dirigeants responsables.
Le viaduc de Gênes est le cinquième pont à s'effondrer en Italie en cinq ans : deux en Sicile en 2014, dont l'un le lendemain de son inauguration, et deux autres en Lombardie et dans les Marches en 2017. Selon Antonio Occhiuzzi, expert à l'Institut de technologie des constructions au Centre national de recherches (CNR), "des dizaines de milliers de ponts en Italie ont dépassé aujourd'hui la durée de vie pour laquelle ils avaient été conçus et construits", et nécessitent une rénovation.
Le bilan mercredi en fin de journée était de 39 morts et 16 blessés, dont neuf dans un état grave. Mais les autorités répètent qu'il y a des disparus. Trois enfants de 8 à 13 ans figurent parmi les morts, de même que quatre jeunes Français, trois Chiliens et un Colombien.
AFP