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RD Congo : Kabila fait durer le suspense sur sa candidature à la présidentielle

Le président congolais Joseph Kabila doit annoncer, mercredi matin, s'il respectera la Constitution en désignant un dauphin à l'élection présidentielle, ou s'il passera outre en se représentant pour un troisième mandat.

Joseph Kabila tentera-t-il de briguer un troisième mandat ou nommera-t-il un dauphin pour l'élection présidentielle prévue le 23 décembre ? Quel qu'il soit, le candidat de la majorité présidentielle doit déposer sa candidature avant la date limite, mercredi 8 août, à 15 h 30 GMT, au siège de la Commission électorale à Kinshasa. C'est en tous cas ce que prévoit le calendrier électoral.

Si le président en exercice Joseph Kabila s'engageait à quitter le pouvoir, ce serait une première dans l'histoire de la République démocratique du Congo, immense pays instable gorgé de ressources minérales, où les transitions se sont toujours écrites dans la violence, en 1965, en 1997 et en 2001.

"L'oiseau rare sera connu tôt le matin (mercredi), à l'aurore", a déclaré mardi soir le porte-parole du gouvernement Lambert Mende en sortant d'une réunion avec le chef de l'État, sans donner plus de détails.

Pendant cette réunion, Joseph Kabila, 47 ans, n'a donné aucune indication sur son avenir politique aux cadres de la coalition présidentielle Front commun pour le Congo (FCC).

Possible dauphin

Sur les réseaux sociaux, le nom de l'ex-Premier ministre Augustin Matata Ponyo a souvent été cité mais, mardi matin, la candidature d'un ancien soutien fervent du président Kabila, l'ex-ministre Tryphon Kin-Kiey Mulumba, a brouillé les pistes.

L’opposition presse le Président de la République de «déclarer» un dauphin. Outre qu’on s’interroge sur le sens de cette démarche qui s’éloignerait de la démocratie, je me demande comment cela pourrait se faire sans frustrations nouvelles voire fracture au sein de la plate-forme.

  Prof. T. Kin-kiey Mulumba (@kkmtry) 5 août 2018

Deux fois ministre, Tryphon Kin-Kiey avait lancé en 2014 l'association "Kabila Désir", pour "fédérer" les 80 millions de Congolais autour du président.

Il y a deux jours, l'ex-ministre se demandait sur Twitter comment la désignation d'un "dauphin" "pourrait se faire sans frustrations nouvelles, voire fracture au sein" de la majorité présidentielle. Un signe que le processus serait enclenché, selon des experts.

L'opposition s'organise

Dans l'attente du choix du président, l'opposant Félix Tshisekedi a déposé sa propre candidature mardi et deux autres adversaires du président Kabila ont fait de même les jours précédents : l'ex-chef rebelle Jean-Pierre Bemba et l'ex-président de l'Assemblée nationale Vital Kamerhe.

Tous trois envisagent à terme une candidature unique de l'opposition pour cette élection présidentielle à un tour.

Un autre opposant, Moïse Katumbi, originaire de l'Est comme Joseph Kabila, a été empêché de rentrer en RDC en passant par la Zambie.

Avec AFP