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Donald Trump admet que son fils s'est renseigné sur Clinton auprès d'une Russe

Le président des États-Unis a admis que son fils avait bien rencontré une avocate russe "pour obtenir des informations" sur son opposante à l'élection de 2016, Hillary Clinton, et a qualifié cette rencontre de "totalement légale".

C’est sur son compte Twitter que Donald Trump a admis, dimanche 5 août, que son fils Donald Trump Jr. avait bien rencontré des ressortissants russes en juin 2016 à New York pour tenter d'obtenir des informations compromettantes sur son adversaire démocrate Hillary Clinton, lors des élections présidentielles américaines.

Cette rencontre à la Trump Tower, écrit le président américain, était "totalement légale" et cela se fait "tout le temps en politique".

Le tweet de Donald Trump

Fake News reporting, a complete fabrication, that I am concerned about the meeting my wonderful son, Donald, had in Trump Tower. This was a meeting to get information on an opponent, totally legal and done all the time in politics - and it went nowhere. I did not know about it!

  Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 5 août 2018

C'est la première fois que le président républicain évoque aussi clairement l'objet de de la réunion. Trump, qui réaffirme qu'il ignorait tout de ce rassemblement avant qu'il ait lieu, avait précédemment soutenu qu'il s'agissait d'une rencontre concernant l'adoption d'enfants russes par des Américains.

Lorsqu'un intermédiaire lui avait promis des informations compromettantes supposées émaner du gouvernement russe sur Hillary Clinton, son fils Donald Trump Jr. avait accepté avec enthousiasme de rencontrer l'avocate russe Natalia Veselnitskaya dans la Trump Tower à Manhattan. L'avocate a nié par la suite avoir des liens avec le Kremlin.

"Je n'étais pas au courant"

Dans son tweet, Trump précise que cette réunion n'a rien donné. "Les Médias Bidons (Fake News) écrivent, pure invention, que je suis préoccupé par la rencontre que mon formidable fils, Donald, a eue à la Trump Tower. C'était une réunion pour se procurer des informations sur une adversaire, totalement légale et comme cela se fait tout le temps en politique. Et cela n'a mené à rien. Je n'étais pas au courant !", écrit-il.

Rechercher des informations compromettantes sur un adversaire est une pratique courante pour les équipes engagées dans des campagnes électorales, mais pas auprès de représentants étrangers d'un pays considérés comme un adversaire. Or au moment de la rencontre à la Trump Tower, des officiels russes étaient l'objet de sanctions américaines.

Le gendre de Donald Trump, Jared Kushner, et son directeur de campagne de l'époque, Paul Manafort, étaient également présents lors de la rencontre à la Trump Tower. Paul Manafort est actuellement en procès pour fraudes bancaires et fiscales, des faits mis au jour par le procureur spécial Robert Mueller au cours de son enquête sur l'ingérence russe et les soupçons de collusion entre l'équipe de campagne de M. Trump et Moscou.

"La collusion n'est pas un crime"

Le président américain, qui affirme que l'enquête russe du procureur Mueller relève purement et simplement de la "chasse aux sorcières", a démenti avec constance toute collusion avec Moscou. Mais il a adopté la semaine dernière la position de ses avocats en soulignant que la "collusion n'est pas un crime".

Donald Trump a accentué ses attaques contre Robert Mueller depuis l'ouverture, la semaine passée, du premier procès découlant des enquêtes menées par le procureur spécial. L'affaire vise Paul Manafort, ancien directeur de campagne du président républicain.

Le procès devant le tribunal d'Alexandria, en Virginie, ne porte pas sur les soupçons de collusion ou d'ingérence autour de l'élection de 2016, mais sur des faits présumés de fraude fiscale et bancaire en relation avec le travail de consultant que Manafort a accompli pour un ancien président ukrainien, le pro-Russe Viktor Ianoukovitch.

Avec AFP et Reuters