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RD Congo : l'opposant Moïse Katumbi de nouveau bloqué à la frontière

Samedi, Kinshasa a une nouvelle fois empêché Moïse Katumbi de franchir la frontière entre la Zambie et la RD Congo. L’opposant congolais voulait rentrer dans son pays pour y enregistrer sa candidature à l’élection présidentielle.

L'opposant congolais en exil Moïse Katumbi a de nouveau été bloqué samedi 4 août à la frontière zambienne de la République démocratique du Congo, où il voulait rentrer pour déposer sa candidature à l'élection présidentielle avant la date-butoir du 8 août, ont rapporté ses proches.

"Le gouvernement zambien vient de signifier officiellement [à Moïse Katumbi] le refus des autorités de Kinshasa de le laisser franchir la frontière pour rentrer dans son pays", a ajouté dans un tweet Olivier Kamitatu. "Mensonge et manipulation", a répondu le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende.

#Kasumbalesa le Gouvernement Zambien vient de signifier officiellement au Prés. @moise_katumbi du refus des autorités de Kinshasa de le laisser franchir la frontière pour rentrer dans son pays.
A-t-on jamais vu un gouvernement interdire à un soit-disant fugitif de se rendre ?

  Olivier Kamitatu Etsu (@OlivierKamitatu) 4 août 2018

Vendredi, Moïse Katumbi, menacé d'arrestation s'il rentre en RDC, s'était présenté une première fois au poste frontière congolais qu'il affirme avoir trouvé fermé. Des forces de sécurité étaient déployées côté congolais.

Des centaines de partisans des deux côtés de la frontière

Une foule de plusieurs centaines de partisans l'a accueilli vendredi des deux côtés de la frontière. Côté congolais la police affirme avoir tiré en l'air pour riposter aux manifestants qui lançaient des pierres. Un chauffeur tanzanien a été blessé.

Un jeune garçon aurait trouvé la mort en touchant un câble électrique alors qu'il était en train de courir, a indiqué la radio onusienne Okapi en citant la police. Une femme serait morte en recevant un projectile dont la provenance n'est pas connue, selon cette même source.

La presse et des partisans de Moïse Katumbi avaient tenté de rejoindre Kasumbalesa, ville frontière entre les deux pays, mais se sont heurtés à un barrage à la sortie de Lubumbashi, capitale de la province congolaise du Katanga, le fief de Moïse Katumbi.

Passé en 2015 à l'opposition, Katumbi a quitté la RD Congo en mai 2016 pour des raisons médicales en plein démêlés judiciaires.

Il a été condamné en son absence à trois ans de prison dans une affaire immobilière dont il conteste tout fondement. Il est également poursuivi dans une affaire de recrutement de mercenaires, renvoyée au 10 octobre par la Cour suprême.

Kabila maintient le suspense

Le président Joseph Kabila maintient le suspense en République démocratique du Congo, à quatre jours de la date-butoir du dépôt des candidatures à la présidentielle et après une semaine intense marquée par le retour de l'opposant Jean-Pierre Bemba et le refoulement à la frontière de Moïse Katumbi.

Joseph Kabila, 47 ans, qui ne peut pas se représenter selon la Constitution, a jusqu'au 8 août pour désigner un candidat de sa majorité, selon le calendrier électoral.

S'il décidait de présenter sa candidature, le calendrier électoral irait au-devant de franches turbulences. Les catholiques ont prévu trois jours de mobilisation dès le 12 août si le président se représente.

Kabila n'a rien dit sur son avenir lors d'une visite de deux jours en Angola, pays voisin en première ligne dans les efforts diplomatiques de l'Afrique et de la communauté internationale dans le dossier congolais.

Avec AFP