À deux semaines des législatives japonaises, les 1 300 candidats à la députation ont lancé officiellement leur campagne. En tête des sondages, l'opposition entend mettre un terme à près d'un demi-siècle de pouvoir des conservateurs.
AFP - La campagne des élections législatives au Japon a débuté officiellement mardi, douze jours avant un scrutin historique qui pourrait voir l'opposition centriste mettre fin à un demi-siècle de domination des conservateurs.
Plus de 1.300 candidats issus de 11 partis, ainsi que des candidats indépendants, vont tenter de gagner le 30 août l'un des 480 sièges de la Chambre des députés, chargée ensuite d'élire un Premier ministre, traditionnellement le chef du parti vainqueur.
Le Parti Libéral-Démocrate (PLD-droite) du Premier ministre Taro Aso est devancé de plus de 10 points dans les sondages par le principal parti d'opposition, le Parti Démocrate du Japon (PDJ), dirigé par Yukio Hatoyama, mais un tiers des personnes interrogées affirment ne pas savoir encore pour qui elles vont voter.
Le PLD et son allié, le Nouveau Komeito, jouissaient d'une très large majorité de 334 sièges à la Chambre des députés depuis les élections de septembre 2005 remportées haut la main grâce à la popularité du Premier ministre de l'époque, Junichiro Koizumi.
Mais ses successeurs, Shinzo Abe, Yasuo Fukuda et M. Aso -- trois Premiers ministres en trois ans -- n'ont pas réussi à enrayer le déclin inexorable du puissant PLD, qui gouverne le Japon depuis 54 ans, à l'exception d'une brève interruption de 10 mois.
L'annonce lundi d'une reprise de la croissance économique, après cinq trimestres de récession, est une bonne nouvelle pour la stratégie économique de M. Aso, qui a axé sa campagne sur "le sens des responsabilités", face à un PDJ accusé de n'avoir aucune expérience du pouvoir. Mais elle survient probablement trop tard pour convaincre les électeurs de faire à nouveau confiance aux conservateurs.
M. Hatoyama, 62 ans, espère lui capitaliser sur le mécontentement et la morosité des Japonais, inquiets de la montée du chômage et de la précarité, et tentés par "l'autre politique" qu'il propose, plus proche des gens.
Le PDJ, qui détenait 112 sièges à la Chambre, a indiqué qu'il était prêt à gouverner avec d'autres petites formations, comme le Parti Social-Démocrate.