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La justice allemande se prononce en faveur de l'extradition de Puidgemont vers l'Espagne

La justice allemande a autorisé jeudi la remise à Madrid du chef indépendantiste catalan Carles Puigdemont pour malversations, mais a rejeté le motif plus grave pour lequel il est inculpé en Espagne, celui de "rébellion".

"L'extradition pour l'accusation de détournement de fonds publics est recevable, une extradition pour l'accusation de rébellion n'est pas recevable." C'est en ces mots qu'un tribunal allemand du Land de Schleswig-Holstein (nord) s'est prononcé, jeudi 12 juillet, en faveur de l'extradition du chef indépendantiste catalan Carles Puigdemont, précisant qu'il revient désormais au procureur d'organiser cette remise aux autorités espagnoles.

Le parquet a précisé qu'il allait "décider sous peu de l'autorisation d'extrader l'accusé pour détournement de fonds", tout en expliquant que l'ex-président de la Catalogne "reste libre" dans l'intervalle. Le principal intéressé a annoncé jeudi sur Twitter qu'il se battrait "jusqu'au bout" pour s'opposer à cette décision.

Hem derrotat la principal mentida sostinguda per l'Estat. La justícia alemanya nega que el referèndum del 1 d'octubre fos rebel·lió. Cada minut que passen els nostres companys a la presó és un minut de vergonya i injustícia. Lluitarem fins al final, i guanyarem!

  Carles Puigdemont ???? (@KRLS) July 12, 2018

Interrogé lors d'une conférence de presse au sommet de l'Otan à Bruxelles, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez a pour sa part estimé que Carles Puigdemont et toutes les personnes impliquées dans la tentative de sécession avortée en Catalogne à l'automne 2017 "doivent être jugés par les tribunaux espagnols". Avant de préciser : "Nous ne commentons pas les décisions de justice, nous les respectons (...) que ce soit en Espagne, en Belgique, en Allemagne ou ailleurs"

L'accusation de rébellion remise en cause

La décision du tribunal porte un coup aux chefs d'accusations espagnols, car elle peut empêcher un procès pour rébellion, crime passible de 30 ans de prison en Espagne : "La cour part du principe que le tribunal espagnol respectera (cette décision) et qu'il ne poursuivra pas l'accusé Puigdemont pour rébellion en plus de l'accusation de corruption".

Les juges ont par ailleurs rejeté les arguments de l'indépendantiste catalan qui estimait être victime de poursuites politiques et que dès lors son extradition devait être interdite. "Il est aberrant de porter (cette accusation) contre l'État espagnol, membre de la communauté de valeur et de l'espace juridique de l'Union européenne", estime le tribunal.

Poursuivi pour rébellion et détournements de fonds en Espagne à la suite du référendum d'indépendance catalan organisé à l'automne 2017, Carles Puigdemont s'était réfugié en Belgique, après sa destitution de la présidence catalane par Madrid, et de là voyageait pour tenter d'internationaliser son combat. Il avait été interpellé fin mars dans le nord de l'Allemagne, sur le retour d'un déplacement en Finlande vers la Belgique.

Avec AFP