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L'EI annonce la mort d'un fils de son chef Abou Bakr al-Baghdadi

Le groupe État islamique a annoncé mardi la mort, dans la province de Homs, en Syrie, d'un fils de son "calife" autoproclamé Abou Bakr al-Baghdadi. Le groupe jihadiste ne détiendrait plus que 3 % du territoire syrien, selon l'OSDH.

L’organisation État islamique (EI) a annoncé, mardi 3 juillet, que l’un des fils de son chef Abou Bakr al-Baghdadi avait été tué dans la province de Homs, en Syrie. "Houdhayfah al-Badri (Dieu ait son âme) le fils du calife (...) a été tué dans une attaque contre les Nussayriyyah et les Russes dans une centrale électrique dans la province de Homs", annonce un communiqué, publié sur les chaînes Télégram utilisées par l'organe de propagande Amaq. Le terme "Nussayriyyah" est utilisé par l'EI pour désigner la communauté alaouite dont est issu le président syrien.

Le communiqué est assorti d'une photo montrant un jeune garçon muni d'un fusil d'assaut. Abou Bakr al-Baghdadi aurait eu quatre enfants avec sa première femme puis un fils avec sa deuxième femme.

Pr rapl en 2010 Mahmoud, le fils d’Abou Omar al-Baghdadi, feu chef de l’État islamique en #Irak EII ancêtre de l’actuel #EI, a été tué avec son père ds la région de #Tikrit lots d’une confrontation avec les forces américaines

  Wassim Nasr (@SimNasr) 3 juillet 2018

L'EI, qui avait connu une ascension fulgurante en Syrie et en Irak où il avait proclamé en 2014 un "califat" à cheval sur les deux pays, a vu son territoire se réduire comme une peau de chagrin au fil des années, à coups d'offensives distinctes. Le groupe conserve encore quelques poches dans la partie désertique de la province de Homs (centre) ainsi que dans l'est du pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui estime à moins de 3 % la part du territoire syrien encore sous le contrôle de l’organisation.

Baghdadi serait toujours en vie

Abou Bakr al-Baghdadi, donné mort à plusieurs reprises, serait encore vivant et se trouverait en territoire syrien, le long de la frontière avec l'Irak, a affirmé début mai un responsable irakien. Le "calife" auto-proclamé de l'EI "se déplace accompagné de quatre ou cinq personnes", dont "son fils et son gendre" avait indiqué ce général des services de renseignement sous le couvert de l'anonymat.

En septembre 2017, dans le dernier message sonore qui lui avait été attribué, le chef de l'EI avait appelé ses combattants acculés de toutes parts en Syrie et en Irak à "résister" face à leurs ennemis.

Fin juin, les autorités irakiennes avaient annoncé avoir tué 45 membres de l'EI, dont des hauts responsables, y compris un haut placé "du ministère de la Guerre" et son adjoint, dans un raid aérien mené dans l'est de la Syrie.

Réunion du Conseil de sécurité jeudi

Le Conseil de sécurité tiendra jeudi matin une réunion d'urgence sur la situation dans le sud-ouest de la Syrie, à la demande de la Suède et du Koweït. Une offensive de l'armée syrienne contre des groupes rebelles, soutenue par la Russie, a provoqué l'exode de quelque 300 000 personnes, selon des sources diplomatiques. Les bombardements se poursuivaient de manière intensive mardi, toujours selon l'ONU.

Lors de la réunion jeudi, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) des Nations unies fera un rapport aux 15 membres du Conseil de sécurité sur la situation humanitaire dans la province méridionale de Deraa, frontalière de la Jordanie.

L'aggravation de la situation traduit "un nouvel échec des parties au conflit à protéger les civils et les infrastructures civiles", a souligné la mission suédoise. "Les efforts doivent s'intensifier pour réduire la violence et permettre à un convoi humanitaire de l'ONU, bloqué à la frontière jordanienne, de livrer sa cargaison aussi vite que possible", a-t-on ajouté de même source.

En dépit de l'afflux continu de milliers de réfugiés, la Jordanie et Israël maintiennent jusqu'à présent leurs frontières fermées aux réfugiés. La Jordanie, qui compte sur son sol près de 650 000 réfugiés syriens enregistrés auprès de l'ONU, a expliqué n'avoir plus la capacité d'en accueillir davantage.

Avec AFP et Reuters