Et si collecter l’ADN des arbres de la planète pouvait les sauver de l’exploitation forestière illégale ?
On estime que 30 % des échanges commerciaux de la filière bois proviendraient de l’exploitation forestière illégale dans le monde, d’après Interpol. Alors pour lutter contre cette déforestation abusive qui touche souvent des espèces d’arbres protégées, le gouvernement norvégien – dans le cadre de son initiative internationale pour le climat et les forêts (ICFI) – collabore avec le service des forêts des États-Unis pour collecter l’ADN des végétaux menacés.
Avec ce projet expérimental, relate le New York Times, la Norvège entend créer une base de données mondiale permettant de vérifier l’origine du bois grâce à ses marqueurs génétiques lors d’une transaction. Et donc de couper court à une vente d’arbres provenant d’une zone où l’exploitation forestière est interdite par exemple.
Avant de recenser ainsi les forêts d’Indonésie, du Pérou et d’ailleurs, l’initiative se concentre en ce moment sur la côte ouest des États-Unis, de la Colombie-Britannique à la Californie du Sud, où poussent différentes populations d’érables. Et pour que la collecte avance plus vite, les chercheurs font appel à l’aide des habitants de la région, ou de ceux qui y passeront pour les vacances. Le site Adventure Scientists recrute et forme des volontaires qui, grâce à un smartphone et du matériel plus ou moins lourd, pourront partir à la recherche d’échantillons d’arbres sur une zone géographique dédiée.
It starts with adventure. It takes shape through science. It has an impact through action. See how by applying to volunteer for the Adventure Scientists Timber project the data you collect will turn into conservation on the ground. https://t.co/EnkCxLK8W9 pic.twitter.com/LWWGWBngIN
— Adventure Scientists (@AdvScientists) 22 juin 2018
"Je vais devoir prendre une feuille de l’arbre et répondre à un certain nombre de questions via une application, comme la latitude et la longitude du lieu, la circonférence du tronc. Je dois aussi prendre des photos de l’arbre et des feuilles et entrer toutes ces informations dans le système", raconte Ashley Plaga, une jeune femme de 33 ans qui a rejoint l’équipe des volontaires pour cet été.
Déjà des condamnations pour commerce illégal
"Le but c’est qu’on ait assez d’échantillons prélevés sur toute cette zone géographique pour qu’on puisse reconnaître un échantillon qui viendrait de la forêt national de Washington. Si quelqu’un assure qu’il vient de Caroline du Nord, on pourra prouver que ce n’est pas vrai", explique Meaghan Parker-Forney, l’une des scientifiques qui collabore au projet, au site FastCompany. En 2015 déjà, le propriétaire d’une scierie aux États-Unis a été condamné pour commerce illégal de bois grâce à un test ADN. Alors la constitution de cette base de données génétiques des arbres pourrait faciliter le travail des avocats en droit de l’environnement, note le New York Times.
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