
Samedi, les 12e Championnats du monde d’athlétisme s’ouvrent à Berlin. Neuf jours de compétition mais, au final, une seule question passionne la "planète athlé" : qui de Bolt ou de Gay est l’homme le plus rapide du monde ?
Avec l’ouverture, samedi, des Championnats du monde d’athlétisme à Berlin, c’est une nouvelle page de l’histoire du sport qui pourrait s’écrire. Jamais depuis 20 ans le sprint, discipline reine de l’athlétisme, n’avait déclenché tant de passion.
Dimanche, le duel qui opposera Usain Bolt, l’homme le plus rapide de la planète, à Tyson Gay, détenteur des deux meilleurs chronos de la saison, promet d’être explosif à plusieurs niveaux.
Déjà, le clin d’œil de l’histoire est troublant. Vingt ans plus tôt, l’éclosion de Ben Johnson au plus haut niveau avait donné naissance à l’une des plus belles rivalités du sport moderne. Le Canadien, qui sera plus tard convaincu de dopage, était alors parvenu à contester épisodiquement l’hégémonie de l’empereur de la vitesse, l’Américain Carl Lewis. Un duel dont les médias s’étaient emparés, se faisant écho des moindres escarmouches entre l’esthète et la bête.
L'expansif contre l'introverti
Dimanche, le théâtre reste le même mais les acteurs changent. Place à l’expansif contre l’introverti. D’un côté, Usain Bolt, triple champion olympique, "un individu […] très amusant et avec beaucoup de personnalité", de l’aveu même de son rival. Dans la lignée des Greene et autres Bolton, Bolt est un showman de la piste, dès l’exécution de sa fameuse "Bolt Dance" avant le départ de la course et jusqu’à la ligne d’arrivée.
Face à lui, Tyson Gay, triple champion du monde, se définit ouvertement comme un challenger discret : "Je suis sûrement ce que vous appelez quelqu’un d’ennuyeux." A l’exubérance de son adversaire, qui estime qu’il est "le plus rapide", la flèche du Kentucky préfère ne pas se soumettre au difficile exercice du pronostic mais affiche malgré tout ses ambitions : "Le record du monde, c’est le seul chiffre que j’ai en tête. Je pense qu’on peut atteindre 9’60, c’est mon objectif."
Bolt contre Gay, c’est un clin d’œil au combat Lewis-Johnson, c’est l’histoire du cadet prodige confronté à son aîné, mais c’est surtout la confrontation attendue entre deux écoles historiques du sprint : la Jamaïque contre les Etats-Unis.
Mais pour Tyson Gay, le challenge est plus profond encore : "Je pense qu’il y aura une surprise quant à la vitesse à laquelle un humain peut aller." Gay contre Bolt, c’est un duel aux tenants multiples qui ne pourra au final accoucher que d’un seul vainqueur. Et celui-ci entrera définitivement au panthéon des artistes de la piste.