
envoyé spécial France 24 au stade central d'Ekaterinbourg (Russie). – Timides vainqueurs d’une Australie accrocheuse en ouverture du Mondial-2018, les Bleus vont tenter de se rapprocher des huitièmes de finale face au Pérou. Un adversaire piégeux pour une France qui se présente avec toujours beaucoup d'incertitudes.
À l’image de la plupart des cadors du football mondial en ce début de Coupe du monde 2018, la France a démarré son tournoi en mode diesel face à une Australie vaillante mais très limitée. Vainqueurs pour leur entrée en lice, les Bleus font désormais face au Pérou, un adversaire également à leur portée sur le papier. Un succès, combiné à une bonne performance du Danemark face aux Socceroos, pourrait même leur permettre de valider leur billet pour les huitièmes de finale dès ce jeudi 21 juin.
Mais au-delà de l’aspect comptable, les Bleus tenteront aussi de se forger des certitudes, à Ekaterinbourg, alors que leur première levée a plutôt fait naître quelques doutes. Sans surprise, Didier Deschamps optera donc très probablement pour une formule qu’il connaît bien : un 4-2-3-1 avec Olivier Giroud en pointe et, petite fantaisie, Blaise Matuidi vraisemblablement aligné côté gauche, aux côtés d’Antoine Griezmann et Kylian Mbappé.
Exit donc la triplette composée des deux stars offensives françaises et d’Ousmane Dembélé. L’attaquant du FC Barcelone fait les frais de ce réajustement, tout comme le milieu du Bayern Munich Corentin Tolisso, qui n’a semble-t-il pas donné au sélectionneur les garanties défensives qu’il espérait lors du premier match.
Un Pérou redoutable en contre
Si les Bleus font clairement office de favoris sur cette rencontre de la 2e journée du groupe C, les Péruviens ont toutefois de nombreux arguments à faire valoir. Très disciplinée, la Blanquiroja ne perd que très rarement. Avant son entrée en lice manquée face au Danemark (0-1), elle était même invaincue depuis novembre 2006, conséquence directe d’une défense solide et d’un bloc bas duquel les flèches de devant peuvent partir rapidement en contre, dans le dos des défenses adverses.
Contre le Danemark, le Pérou a d’ailleurs plus manqué de réussite que de talent, à l’image du pénalty manqué par Christian Cueva en première période. Métronome du milieu de terrain péruvien, le milieu du Sao Paulo FC sera l’un des éléments à museler autour du rond central pour éviter de se mettre en danger. D’autant que Cueva ne manque pas d’opportunités pour distribuer le jeu, avec les nombreux appels de Farfan ou Flores, côté gauche, mais aussi de Carillo à droite.
Mais la principale menace péruvienne se trouve à la pointe du 4-2-3-1 traditionnellement alignée par le sélectionneur Ricardo Gareca : Paolo Guerrero. L’attaquant star des Incas, qui avait été initialement suspendu pour dopage à la cocaïne, a finalement bénéficié du caractère suspensif de son appel pour disputer la Coupe du monde. Et la demi-heure qu’il a jouée face au Danemark avait transfiguré le visage de son équipe, sans toutefois renverser la tendance. Face aux Bleus, Guerrero sera cette fois titulaire, et "[leur] ambition, c’est de gagner", comme le martèle depuis plusieurs jours Ricardo Gareca.
Le piège parfait
En sus de cet adversaire dos au mur et sans complexe, les Bleus devront également composer avec deux autres éléments. Le premier, sans doute le moins important, viendra du ciel, puisque la très fraîche température attendue à Ekaterinbourg à l’heure du match – une petite quinzaine de degrés – sera accompagnée de pluie et peut-être même d’orages. Idéal pour niveler les performances et transformer la rencontre en pugilat dantesque.
Enfin, les Bleus sont prévenus : après avoir joué leur première rencontre dans une ambiance proche du huis clos, malgré quelques sifflets australiens, ils évolueront cette fois clairement à l’extérieur. Avec plusieurs dizaines de milliers de fans – approximativement 38 000 – les Péruviens sont venus en nombre en Russie et, s’ils n’entreront pas tous dans le stade d’Ekaterinbourg, ils devraient tout de même faire beaucoup plus de bruit que les 2 000 Tricolores qui suivent les Français. Deschamps et ses hommes sont donc prévenus : tous les éléments du piège sont en place, à eux de faire ce qu’il faut pour ne pas tomber dedans.