![Skopje et Athènes signent l'accord pour l'appellation de la "Macédoine du Nord" Skopje et Athènes signent l'accord pour l'appellation de la "Macédoine du Nord"](/data/posts/2022/07/23/1658576708_Skopje-et-Athenes-signent-l-accord-pour-l-appellation-de-la-Macedoine-du-Nord.jpg)
Les gouvernements grec et macédonien ont signé, dimanche, l'accord prévoyant le changement de nom de l'Ex-république yougoslave de Macédoine en "Macédoine du Nord". Une décision qui pourrait aboutir à l'adhésion de cette dernière à l'UE et l'Otan.
En présence de leurs Premiers ministres respectifs, les ministres grec et macédonien des Affaires étrangères ont signé, dimanche 17 juin dans la région
frontalière de Prepès, l'accord conclu cette semaine pour rebaptiser l'actuelle Ex-république yougoslave de Macédoine (ARYM) en République de Macédoine du Nord.
"Nous faisons ce jour notre devoir patriotique [...], un pas historique pour refermer les plaies du passé, ouvrir la voie à la coopération pour nos pays, les Balkans et toute l'Europe, a déclaré Alexis Tsipras, Premier ministre grec. Ce pas ne doit pas rester suspendu [...] car nous donnons un exemple pour construire l'avenir contre la haine."
Cet accord, prévu pour entrer en vigueur sous six mois, doit lever le verrou grec à l'entrée de la Macédoine dans l'Union européenne (UE) et l'Otan. Côté macédonien, il doit encore être ratifié par le Parlement, approuvé par référendum et acté par une révision constitutionnelle. Il sera ensuite soumis à la ratification du parlement grec. Si le règlement trébuchait côté macédonien, l'intégration euro-atlantique de Skopje serait stoppée.
Soldant 27 ans de querelle, ce règlement est d'une "importance stratégique et peut déplacer des montagnes" pour amener stabilité et prospérité, a pour sa part relevé Zoran Zaev, le Premier ministre macédonien. Le compromis a été débloqué par son arrivée au pouvoir en 2017 en succession de la droite nationaliste. L'inquiétude européenne face à l'influence russe dans la région a aussi été déterminante selon les analystes.
Opposition nationaliste
Depuis l'indépendance de son voisin en 1991, la Grèce s'opposait à ce qu'il garde le nom de Macédoine, parce qu'elle a sa propre province septentrionale du même nom qui fut le berceau de l'empire d'Alexandre le Grand, joyau du patrimoine historique grec.
Les deux jeunes Premiers ministres ont dû faire face à de vives réactions dans leur pays, émanant de leur opposition de droite et des franges nationalistes de l'opinion publique. Accusé de "trahison" par les ultras grecs, Alexis Tsipras a surmonté samedi une motion de censure déposée par son rival conservateur Kyriakos Mitsotakis contre son gouvernement.
En Macédoine, le président Gjorge Ivanov prévoit d'exercer un droit de veto pour bloquer ce que l'opposition nationaliste, dont il est proche, a qualifié de "capitulation", ce qui ne peut toutefois que retarder un peu sa ratification.
La Macédoine a été admise aux Nations unies en 1993 sous le nom provisoire d'ARYM, mais plus de 140 pays, dont la Russie et les États-Unis, ont reconnu le pays des Balkans sous le nom de "République de Macédoine".
Skopje espère obtenir une date pour ouvrir ses pourparlers d'adhésion à l'UE lors d'un sommet européen fin juin et une invitation à rejoindre l'Otan à la mi-juillet.
Avec AFP et Reuters