Le parquet de Créteil a ouvert une enquête pour "injures publiques à caractère racial" à l'encontre du préfet Paul Girot de Langlade. Ce dernier est accusé d'avoir insulté un agent de sûreté à l'aéroport d'Orly, le 31 juillet.
AFP - Le parquet de Créteil a ouvert vendredi une enquête pour "injures publiques à caractère racial" visant le préfet Paul Girot de Langlade, après le dépôt d'une plainte par une agent de sûreté de l'aéroport d'Orly (Val-de-Marne), a-t-on appris de source judiciaire.
L'enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne, selon la même source.
L'enquête vise des propos à caractère racial que le préfet Paul Girot de Langlade est soupçonné d'avoir tenus le 31 juillet vers 06H50 à l'aéroport d'Orly-Ouest, alors qu'il s'apprêtait à prendre l'avion.
L'alarme ayant retenti alors qu'il franchissait le portique de sécurité, une agent de sûreté de la société Securitas lui a demandé de vider ses poches. Le préfet aurait alors lancé le contenu de ses poches sur l'agent.
Une collègue de l'agent, d'origine antillaise, ayant ensuite demandé au passager de garder son calme, M. Girot de Langlade lui a répondu, selon les propos rapportés par la plaignante : "On est là où ? On se croirait en Afrique ici", arguant de sa qualité de préfet.
S'apercevant de l'incident, des membres de la hiérarchie et du personnel d'Aéroports de Paris se sont approchés. "De toutes façons, il n'y a que des Noirs ici", a alors ajouté le préfet devant ces témoins, dont une hôtesse de l'air d'Air France, a-t-on indiqué de source judiciaire.
L'agent de sûreté a déposé plainte le 4 août au commissariat de Corbeil-Essonnes (Essonne). Sa plainte a ensuite été transmise au parquet de Créteil.
Le préfet, qui était coordinateur local pour la Réunion des Etats généraux de l'Outremer, a été suspendu "immédiatement" de sa fonction de coordinateur, a précisé vendredi le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, en ajoutant qu'il "ne (tolèrera) jamais que des propos racistes ou discriminants soient tenus dans notre pays, d'autant plus par un représentant de l'Etat, quel qu'il soit".
Paul Girot de Langlade avait été relaxé en appel en juin 2008 pour des propos assimilant les gens du voyage à des délinquants.