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Projet Natick : Microsoft débute le test d'un data center sous-marin, implanté au large de l'Écosse

Depuis plusieurs années, Microsoft tente de développer un format de data center submersible, qui pourrait bénéficier des nombreux avantages du milieu marin. Un prototype vient d'être implanté au large de l'Écosse, afin de tester son fonctionnement.

Pourquoi ne pas installer des data center au fond de l'océan, puisqu'on y relie bien des câbles Internet haut débit entre deux continents ? L'entreprise américaine Microsoft est désormais prête à tenter l'expérience. Né en 2013, sur une idée Sean James, un employé du centre recherche technologique de Microsoft, le Projet Natick, un prototype de data center immergeable, devrait bientôt être opérationnel à titre expérimental.

"Plus de la moitié de la population mondiale vit à moins de 120 miles (un peu moins de 200 km) de l’océan"

Microsoft a choisi de l'implanter dans l'archipel des Orcades, au nord de l'Écosse, à 22 kilomètres de la côte. Le centre de traitement de données devrait être constitué de 864 serveurs, protégés dans un cylindre blanc de 12,2 mètres de long et immergés à une profondeur de 100 mètres environ. Assemblé en France par l'entreprise spécialisée dans les systèmes navals et les énergies maritimes renouvelables Naval, le Projet Natick en est désormais à sa phase deux depuis son implantation à son emplacement définitif le 1er juin dernier. La phase un, qui consistait en un test d'immersion, s'était déroulée à un kilomètre au large de la côte américaine, début 2016, durant quatre mois. 

"Plus de la moitié de la population mondiale vit à moins de 120 miles (un peu moins de 200 km) de l’océan", explique Microsoft dans un communiqué détaillant le projet. "Installer des centres de données dans des conteners à proximité de villes côtières permettrait de faire en sorte que les données n'aient qu'une courte distance à parcourir pour atteindre les usagers côtiers." Une rapidité précisée par l'entreprise, qui détaille un peu plus loin : "Les signaux parcourent environ 200 km/seconde sur Internet, donc en étant à 200 km de la base, un aller-retour au centre de données prend environ 2 millisecondes, mais en se trouvant à 4 000 km, chaque aller-retour prend 40 millisecondes". 

Un "frigo" naturel

Autre avantage notable des obscures profondeurs sous-marines : la maintien de la structure au frais, le watercooling (refroidissement par eau) devenant sous l'eau naturel et constant. Alors que pour entreprise, les principales dépenses liées à un data center concernent le système de refroidissement, maintenir les machines sous la mer permettrait de faire des économies conséquentes, tant d'un point de vue financier qu'énergétique.

Mais un tel disposif serait-il nécessairement plus écologique ? Oui, si l'on considère que l'énergie éolienne et marémotrice de l'archipel alimentera le projet en électricité, évitant ainsi de puiser dans des ressources non-renouvellables. En revanche, l'impact environnemental d'un data center, tant pour la faune que la flore, reste encore à déterminer. Surtout si ce type de structure venait à se multiplier.

Retrouvez une infographie complète et interactive de Microsoft sur le projet.

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