Le gouvernement saoudien a entériné mercredi un projet de loi qui vise à pénaliser le harcèlement sexuel dans le royaume. Le texte prévoit des peines allant jusqu'à 5 ans de prison et 300 000 riyals d'amende (près de 69 000 euros).
C’est officiel, le gouvernement d’Arabie saoudite a adopté mercredi 30 mai une loi qui pénalise le harcèlement sexuel, a annoncé l'agence officielle du royaume wahhabite, une décision qui intervient moins d'un mois avant l'entrée en vigueur d'un décret autorisant les femmes à conduire.
Le Conseil de la choura, organe consultatif qui conseille le gouvernement, avait approuvé lundi un projet de loi introduisant des peines allant jusqu'à 5 ans de prison et une amende de 300 000 riyals (près de 69 000 euros) pour les auteurs de harcèlement.
"C'est un ajout très important à l'histoire des règlementations dans le royaume", a indiqué Latifa al-Shaalan, membre du Conseil de la choura, dans une déclaration relayée mardi soir par le ministère de l'Information. "Cela comble un grand vide législatif et c'est un moyen de dissuasion", a-t-elle ajouté.
La loi, qui compte huit articles, vise à "combattre le harcèlement, à punir les auteurs et à protéger les victimes afin de sauvegarder l'intimité, la dignité et la liberté personnelle qui sont garanties par la loi islamique", a souligné le Conseil de la choura dans cette déclaration.
La volonté de réformes de Riyad
Cette annonce s’ajoute à celle de septembre dernier qui visait à autoriser les femmes à conduire. L’application de cette loi est prévue pour le 24 juin prochain. À cette date, les femmes pourront enfin demander un permis de conduire. Cette levée historique intervient dans le cadre d'une campagne de libéralisation très médiatisée, impulsée par le jeune prince héritier Mohammed ben Salmane, qui se définit lui-même comme un réformateur.
Le prince a également levé l'interdiction des salles de cinéma, autorisé les concerts mixtes et réduit les pouvoirs de la police religieuse, longtemps redoutée en Arabie saoudite.
Mais ces réformes ont été assombries par une vague d'arrestations de militants des droits de l'Homme, dont des féministes, depuis la semaine dernière.
Avec AFP