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L'Iran a donné deux mois à Total, à partir de mercredi, pour être exempté de toute sanction américaine, et poursuivre le développement du plus grand gisement de gaz naturel au monde malgré le retrait des États-Unis de l'accord sur le nucléaire.

Le géant pétrolier français Total s’est vu fixer un ultimatum de deux mois par Téhéran pour demander à être exempté des sanctions américaines, faute de quoi le groupe chinois CNPC pourrait le remplacer sur le gisement South Pars.

L’administration Trump a annoncé ce mois-ci qu’elle imposerait de nouvelles sanctions contre l'Iran après le retrait de Washington de l'accord de juillet 2015 sur le programme nucléaire iranien.

"Total a 60 jours pour négocier avec le gouvernement américain", a déclaré, mercredi 30 mai, le ministre iranien du Pétrole Bijan Zanganeh, cité par l'agence de presse Shana. Il a précisé que le gouvernement français pourrait également faire pression sur Washington.

Le groupe français a signé en juillet un accord avec l'Iran en vue de développer la phase 11 de South Pars, le plus grand gisement de gaz naturel au monde, avec un investissement initial de l'ordre d'un   milliard de dollars (863   millions d'euros).

Reuters avait rapporté en décembre que le pétrolier et gazier chinois CNPC envisageait de reprendre la part de Total si ce dernier quittait l'Iran en cas de nouvelles sanctions américaines. Ce faisant CNPC ferait passer sa propre participation de 30   % à plus de 80   %.

Dérogation

Total a confirmé le 16 mai qu'il ne pourrait poursuivre son projet en Iran qu'à la condition d'obtenir une dérogation le protégeant contre toute sanction "secondaire" de la part des États-Unis.

Bijan Zanganeh a par ailleurs dit à la télévision publique qu'un accord avec l'Europe serait de nature à inspirer d'autres investisseurs potentiels dans le pétrole iranien. "L'Europe n'achète qu'un tiers du pétrole iranien, mais un accord avec l'Europe est important pour garantir nos ventes et trouver une assurance pour les navires qui transportent le brut   ; d'autres acheteurs s'en inspireront", a-t-il déclaré.

Lukoil, le deuxième pétrolier russe, a déclaré mardi qu'il renonçait à tout projet en Iran en raison de la menace de sanctions américaines.

Avec Reuters