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Annoncée par Emmanuel Macron à l'automne, le gouvernement et les députés ont rejeté dans la nuit de lundi à mardi l'inscription dans la loi de l'interdiction dans les trois ans du glyphosate, un herbicide controversé.
Engagement présidentiel, la sortie du glyphosate d'ici 2021 ne sera pas à ce stade gravée dans la loi, ont décidé les députés, malgré des demandes jusqu'au sein de la majorité, le gouvernement voulant d'abord une solution pour les agriculteurs.
Après la décision de l'Union européenne en novembre de renouveler la licence de l'herbicide controversé pour cinq ans, Emmanuel Macron avait promis que la substance, principe actif du Roundup de Monsanto, serait interdite en France "dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans trois ans".
En février, cependant, le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot s'était dit prêt à envisager des "exceptions" pour les agriculteurs qui ne seraient pas "prêts en trois ans" à se passer du glyphosate, substance jugée cancérogène par l'Organisation mondiale de la santé.
Mais dans le projet de loi du ministre de l'Agriculture Stéphane Travert, qui était examiné en première lecture au Palais Bourbon pour le septième jour d'affilée, point d'article sur le glyphosate. Y figurent en revanche des mesures pour réduire les pesticides (interdiction des remises, rabais et ristournes, encadrement de la publicité...), auxquelles les députés ont donné leur feu vert.
Ils ont aussi approuvé une extension du champ de l'interdiction des néonicotinoïdes, ces insecticides "tueurs d'abeilles", aux substances chimiques dont les modes d'action sont identiques.
L’engagement du président @EmmanuelMacron à sortir du glyphosate dans 3 ans est clair. Il n’est pas toujours utile de tout inscrire dans la loi. Nous devons travailler en confiance avec les acteurs de la filière pour trouver ensemble les solutions.#8h30politique
Benjamin Griveaux (@BGriveaux) 29 mai 2018Sur le glyphosate, le chef de l'État "a fixé un objectif ambitieux et pragmatique" et "nous mettons toutes les chances de notre côté" en poursuivant notamment les recherches sur les alternatives, a assuré Stéphane Travert dans l'hémicycle. "Ce sera fait", a pour sa part assuré mardi matin sur Franceinfo le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. "À ce stade, soyons en confiance" avec les agriculteurs, a aussi plaidé le chef de file LREM Richard Ferrand, menaçant de légiférer en cas de "mauvaise volonté".
"Un signal attendu par beaucoup" de Français
Des amendements notamment de la commission du Développement durable de l'Assemblée et de l'ex-ministre PS Delphine Batho, qui posaient un terme en 2021, ont été massivement rejetés.
Même sort pour un amendement prévoyant cette échéance mais avec des dérogations possibles jusqu'en 2023, repoussé par 63 voix contre 20. La proposition était portée par Matthieu Orphelin (LREM), proche de Nicolas Hulot, et cosignée par une cinquantaine de membres du groupe majoritaire.
"C'est un signal attendu par beaucoup", a plaidé en vain Matthieu Orphelin, alors que deux pétitions ont rassemblé "plus de 400 000 Français".
La sortie du #glyphosate ne sera pas inscrite dans la loi. Cela ne minimise pas les autres avancées obtenues (pour prix justes et pour alimentation durable) mais c'est à mes yeux un RV manqué et une vraie déception car l'urgence écologique et de chgt modèle agricole est si forte. pic.twitter.com/aXuEzNCfKc
Matthieu ORPHELIN (@M_Orphelin) 29 mai 2018"La loi doit au minimum installer une base légale pour une future interdiction du glyphosate, pour crédibiliser le plan d'action de sortie", avait jugé auparavant auprès de l'AFP Pascal Canfin, directeur général du WWF.
L'ex-secrétaire d'État à la Biodiversité Barbara Pompili (LREM) a dit lundi soir sa "peur" de ne pas arriver à "tenir" la promesse présidentielle "dans trois ans". En soutien, l'Insoumis Loïc Prud'homme a jugé le sujet "emblématique de ce qu'est le renoncement du gouvernement sur le modèle agricole".
La droite et le centre se sont opposés à ces amendements, Christian Jacob (LR) appelant notamment à ne pas "pénaliser les agriculteurs".
Avec AFP