La justice suisse a blanchi Michel Platini, impliqué dans une procédure pénale visant Sepp Blatter. Mais la suspension de "toute activité liée au football" qui le vise jusqu'en octobre 2019 ne sera pas levée pour autant.
Dans un courrier transmis aux avocats de Michel Platini, révélé vendredi 25 mai par le journal Le Monde, la justice suisse indique que la procédure pénale ouverte en septembre 2015 visant Sepp Blatter, et dans laquelle le nom du triple ballon d’or apparait, ne l’incrimine pas.
"Je ne peux plus être banni du football", a indiqué samedi, soulagé, Michel Platini. Le porte-parole du ministère public de la Confédération a toutefois indiqué que l’affaire n’était pas totalement close. "Dans le cadre de son statut de personne amenée à témoigner, si l'on trouve des éléments, le cas Platini n'est pas définitivement terminé", a-t-il indiqué.
Platini toujours hors jeu jusqu'en octobre 2019
Rien ne devrait changer à court terme pour Michel Platini, car parallèlement à la procédure pénale, la Fifa a suspendu Platini de toute activité liée au football, sanction qui court jusqu'en octobre 2019. À en croire un communiqué publié par la Fifa samedi, il n’est pas question que cette suspension soit levée . " Il a toujours été très clair pour la Fifa et le [Tribunal arbitral du sport] que M. Platini n'a jamais été la cible d'une enquête criminelle en Suisse". La Fédération précise que le TAS a considéré que Michel Platini a été suspendu car il avait contrevenu au "code éthique de la Fifa".
En effet, l’ex star de la Juventus de Turin a reçu en 2011 un versement de 1,8 million d'euros de la part de Sepp Blatter, alors patron de la Fifa, pour une mission de conseiller effectuée entre 1999 en 2002, et ce, sans contrat écrit. La Fédération a d’abord privé le Français de "toute activité liée au football" pendant huit ans. Cette suspension a été réduite à six ans en appel, puis finalement ramenée à quatre ans par le TAS en septembre 2016.
Le possible prochain président de la Fifa ?
"J'espère que la Fifa aura le courage et la décence de lever ma suspension, puisque la justice a établi qu'il n'y avait pas de paiement déloyal", a indiqué à l'AFP l'ancien président de l'UEFA (2007-2015). Le calendrier des instances sportives n’est pas anodin : la prochaine élection à la présidence de la Fifa est programmée en juin 2019 à Paris, soit quatre mois avant la fin de la suspension de Michel Platini. L’ancienne star française pourra t-elle se présenter ? " J'ai le temps de réfléchir, assure-t-il à l'AFP. Pour l'instant, je profite de cette décision. Elle me permet de redresser la tête".
En outre, l’ancien patron des Bleus a déposé un recours auprès de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) de Strasbourg pour contester sa suspension de toute activité liée au football. Mais la procédure n’est pas encore prête d’aboutir.
Avec AFP et Reuters