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Le président du directoire de Continental mis sur la touche

Engagé depuis plusieurs mois dans un conflit de pouvoir, le groupe allemand Schaeffler, premier actionnaire de Continental, est parvenu à se séparer de Karl-Thomas Neumann, le président du directoire de l'équipementier automobile.

REUTERS - Le groupe familial allemand Schaeffler, premier actionnaire de l'équipementier automobile Continental, a obtenu mercredi le départ du président du directoire de celui-ci, Karl-Thomas Neumann, en se ralliant les représentants des syndicats au conseil de surveillance.

Schaeffler, engagé depuis plusieurs mois dans un conflit de pouvoir avec Continental, peut ainsi installer à la tête de ce dernier le directeur de sa propre division automobile, Elmar Degenhart, ont précisé les deux entreprises dans des communiqués distincts.

Cette succession intervient deux semaines après une réunion durant laquelle Schaeffler n'était pas parvenu à évincer Neumann, sa tentative ayant suscité alors l'opposition unanime des 10 représentants des syndicats au conseil de surveillance.

Le groupe familial détient une participation directe de 49,9% dans Continental et il a apporté 40% supplémentaires à ses banques en garantie des financements obtenus l'an dernier pour prendre le contrôle de l'équipementier, une opération qui lui a coûté au total 11,2 milliards d'euros.

Parallèlement au départ de Neumann, Rolf Körfer, nommé par Schaeffler, a accepté de céder la présidence du conseil de surveillance de Continental une fois achevée la réorganisation de la direction, ce qui inclut le recrutement d'un nouveau directeur financier.

Körfer devrait être remplacé par un nouveau président n'appartenant à aucun des deux "camps".

Le conseil de surveillance a par ailleurs confirmé l'autorisation donnée le 30 juin de préparer une augmentation de capital.

Schaeffler, dont le chiffre d'affaires annuel représente à peine un tiers de celui de Continental, a été rattrapé par la crise du secteur automobile peu après avoir pris le contrôle de celui-ci, avec pour conséquence la chute brutale des ventes et une difficulté croissante à assumer les dettes liées à l'opération.

Continental a annoncé depuis le début de l'année d'importantes restructurations, qui prévoient entre autres la fermeture de son usine française de pneus à Clairoix (Oise).