L’espoir du sprint français Christophe Lemaitre, 19 ans et encore plus rapide que Asafa Powell au même âge, arrive à Berlin avec de grandes ambitions, parmi lesquelles décrocher le titre avec l’équipe du relais 4x100m.
Sa signature, c’est la hargne. Christophe Lemaitre, 1,89 m pour 79 kg, n’a pas un physique de sprinter, mais un style particulier, alliage de longues foulées et d’agressivité, qui lui a permis de décrocher le 24 juillet le record d’Europe junior du 100 mètres, en 10’’04. Plus rapide qu’Asafa Powell, Tyson Gay ou même Carl Lewis au même âge sur la distance reine de l’athlétisme.
Depuis, l’athlète de l'ASA d'Aix-les-Bains cristallise les espoirs de l’athlétisme français, qui reste sur un maigre bilan aux JO de Pékin - avec une médaille d’argent. Joint mardi par FRANCE 24, à la veille de son départ pour les Mondiaux de Berlin - qui se déroulent du 15 au 23 août -, Christophe Lemaitre ne fait pas mystère de ses ambitions pour son entrée dans la cour des grands. F24 - Comment vous êtes-vous préparé pour ces Mondiaux ?
FRANCE 24 - Vous êtes engagé sur 100 mètres et dans l’équipe française de relais 4x100m à Berlin. Quels sont vos objectifs ?
Christophe Lemaitre - Déjà, en individuel, passer en dessous des 10’’ sur 100 mètres. Je vais faire en sorte que la première journée (les séries du 100 m, ndlr) se passe bien et tout faire en demies pour atteindre la finale. Ensuite, pour le relais, on s’est concerté avec le collectif et on a convenu qu’on voulait le titre de champion du monde. On s’est dit qu’on avait le potentiel pour le faire.
C.L - J’ai encore un entraînement à faire avant que mon programme de préparation ne soit fini. J’ai travaillé mes départs et ma technique de course, surtout dans les derniers mètres... On ne s’est pas concentré sur un secteur bien précis pour ne rien négliger.
F24 - Vous arrivez à Berlin avec le statut d’étoile montante de l’athlétisme français. Est-ce que vous ressentez une pression supplémentaire ?
C.L -Non, je ne suis pas stressé. Tout ce que j’ai, c’est l’envie d’y être et de courir sur la piste.
F24 - Quel effet ça vous fait de savoir que vous courrez peut-être aux côtés d’Usain Bolt (champion olympique et détenteur du record du monde) ?
C.L - Ça rajoute une dose d' excitation. Courir contre lui sera même un avantage pour moi. Il va me permettre de me pousser dans mes limites, de me défoncer encore plus. C’est ça justement qui va me permettre d’aller le plus loin possible dans ces championnats.
F24 - Est-ce que vous avez des idoles ou des modèles dans l’athlétisme ?
C.L - Non, pas du tout.
F24 - Pourquoi avez-vous refusé les offres d’universités américaines ou de gros clubs français pour rester à Aix-les-Bains ?
C.L - Pour le moment, je suis très bien à Aix-les-Bains et j’arrive encore à progresser là-bas. Je ne me sens pas prêt à quitter l’endroit où j’ai commencé.