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L'ex-Premier ministre malaisien, Najib Razak, démissionne et se voit interdit de quitter le territoire

En Malaisie, le Premier ministre sortant, Najib Razak, qui a démissionné de ses fonctions politiques, s'est vu interdire de quitter le territoire. Il est soupçonné d'être impliqué dans un scandale de détournement de fonds publics.

Battu lors des élections législatives du mercredi 9 mai, le désormais ex-Premier ministre malaisien Najib Razak continue de faire les gros titres. À son initiative : il a quitté samedi 12 mai la tête de son parti, l’Organisation nationale des Malais unis (UMNO), et celle de la coalition qu’il dirigeait, le Barisan Nasional (Front national, BN). Et à son corps défendant : le ministère malaisien de l’Immigration a annoncé le même jour que lui et son épouse s'étaient vu interdire de quitter le pays.

Empêtré dans un scandale de détournement de fonds, Najib Razak, Premier ministre depuis 2009, faisait ces derniers jours l’objet de spéculations selon lesquelles il pourrait fuir la Malaisie. Avant l'annonce du ministère de l'Immigration, des rumeurs le disaient sur le point d'embarquer sur un vol pour l'Indonésie en compagnie de son épouse Rosmah Mansor. Une foule de Malaisiens s’était même rendue à l’aéroport pour contrôler les véhicules et empêcher le couple de partir.

4,5 milliards de dollars détournés

Fils d'un des pères fondateurs de la Malaisie, Najib Razak, 64 ans, est cité depuis 2015 dans un scandale de détournement de fonds au détriment de 1Malaysia Development Berhad (1MDB), un fonds souverain créé par lui.

Les autorités américaines estiment que 4,5 milliards de dollars ont été détournés, dont environ 700 millions auraient atterri sur les comptes personnels de Najib Razak. Ce dernier et 1MDB démentent toute malversation et le procureur général a affirmé que ces fonds provenaient d'une donation de la famille royale saoudienne.

Réputée pour son amour des voyages de luxe et sa collection de sacs à main de grandes maisons, Rosmah Mansor est quant à elle très impopulaire, alors que les Malaisiens se plaignent de la hausse des prix, surtout depuis la mise en place d'une TVA par son mari en 2015.

L'ex-Premier ministre a affirmé dans un tweet "respecter [la] décision" du ministère de l’Immigration et assuré qu'il "restera dans le pays avec [s]a famille".

C’est l’ancien Premier-ministre (1981-2003) Mahathir Mohamad qui, excédé par ce scandale, a fait campagne puis remporté les législatives. Il a promis de céder la place à son ex-ennemi juré, l'ancien dirigeant de l'opposition Anwar Ibrahim actuellement emprisonné, dont il a annoncé vendredi la prochaine grâce par le roi, et qui devrait être libéré mardi 15 mai, selon sa fille Nurul Izzah.

Avec AFP et Reuters