
Le verdict du procès de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi, reporté fin juillet, est attendu ce mardi. Accusée par la junte d'avoir violé les règles de son assignation à résidence, elle risque cinq ans de prison.
AFP - La sécurité a été considérablement renforcée mardi matin autour de la prison d'Insein, au nord de Rangoun, où un verdict est attendu dans le procès de la dirigeante de l'opposition Aung San Suu Kyi, accusée par la junte d'avoir violé les règles de son assignation à résidence.
Depuis l'ouverture du procès le 18 mai à Insein, la plupart des audiences se sont tenues à huis clos, mais des diplomates de toutes les ambassades ont été autorisés à assister à la séance de mardi, selon des sources officielles.
Les forces de sécurité ont bouclé le secteur, ont indiqué des témoins.
Lundi soir, l'Américain John Yettaw, à l'origine de la mise en accusation de Mme Suu Kyi, avait quitté l'Hôpital général de Rangoun où il avait été admis une semaine plus tôt après avoir eu une série de convulsions.
M. Yettaw qui, selon son avocat, souffre d'épilepsie, de diabète et d'autres problèmes de santé, est également jugé en prison, en même temps que Mme Suu Kyi, pour avoir nagé jusqu'au domicile de l'opposante, situé au bord d'un lac, et avoir séjourné secrètement pendant près de deux jours chez elle.
Durant le procès qui a suscité une vive indignation internationale, l'Américain a expliqué son expédition en affirmant avoir eu la "vision" que Mme Suu Kyi allait être "assassinée".
Cette affaire, particulièrement rocambolesque, avait été révélée par les autorités birmanes trois semaines avant l'expiration de l'ordre d'assignation à résidence de Mme Suu Kyi, 64 ans, lauréate du prix Nobel de la paix 1991, qui a été privée de liberté pendant 14 des 20 dernières années.
"Ce que j'espère, c'est la libération inconditionnelle de Mme Aung San Suu Kyi", a déclaré mardi à l'AFP Nyan Win, avocat et porte-parole de la Ligue nationale de la démocratie (LND), principal parti d'opposition au régime militaire.
Jusqu'ici, des diplomates occidentaux se sont déclarés convaincus que la junte était déterminée à écarter Mme Suu Kyi du paysage politique avant des élections controversées qu'elle a fixées à l'année prochaine.
L'armée est au pouvoir depuis 1962 en Birmanie.