
Des dizaines de rebelles ont péri au Yémen dans une frappe de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite, quelques jours après un raid similaire qui a tué le plus haut responsable politique des insurgés, Saleh Al-Sammad.
Un raid aérien de la coalition sous commandement saoudien a tué des dizaines de rebelles, dont des commandants, vendredi 27 avril dans la soirée, dans la capitale yéménite Sanaa.
La chaîne de télévision à capitaux saoudiens Al-Arabiya a donné un bilan de 38 morts dans ce raid qui a visé selon elle un bâtiment du ministère de l'Intérieur contrôlé par les rebelles Houthis soutenus par l'Iran, rival de l'Arabie saoudite. La chaîne d'État saoudienne El-Ekhbariya a indiqué qu'au moins deux chefs rebelles Houthis figuraient parmi les morts.
À Sanaa, les insurgés ont confirmé un raid dans la capitale yéménite qu'ils contrôlent, mais sans fournir d'autres précisions.
Obsèques de Saleh Al-Sammad
Cette frappe aérienne a été annoncée le jour où sont prévues à Sanaa les obsèques du plus haut responsable politique houthi, Saleh Al-Sammad, tué le 19 avril dans un raid ciblé revendiqué par la coalition menée par Ryad dans la province yéménite de Hodeida.
Selon Al-Arabiya, la réunion visée vendredi soir à Sanaa avait justement pour but de préparer la cérémonie de funérailles, en présence de partisans de la rébellion.
Saleh al-Sammad, qui dirigeait le Conseil politique suprême de la rébellion, l'équivalent du président des territoires contrôlés par les Houthis, est le plus haut responsable politique rebelle à être tué depuis le début du conflit.
Pompeo à Ryad
La multiplication des frappes de la coalition contre les rebelles intervient alors que le nouveau secrétaire d'État américain Mike Pompeo est attendu samedi à Ryad pour sa première prise de contact à ce poste avec les dirigeants saoudiens. Iran, Yémen, Syrie et l'avenir de Jérusalem devaient figurer en bonne place dans les discussions.
En 2015, l'Arabie saoudite a pris la tête d'une coalition visant à rétablir le gouvernement légitime du Yémen, qui a été chassé de Sanaa et du nord par les Houthis.
Le conflit, qui a fait près de 10 000 morts, a provoqué "la pire crise humanitaire du monde", selon l'ONU. Il a pris progressivement une tournure de "guerre par procuration" entre l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite.
Avec AFP