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Des scientifiques ont réussi à maintenir en activité des cerveaux de porcs hors de leur crâne

Une équipe de chercheurs de Yale a gardé en vie des cerveaux de porc pendant 36 heures, grâce à une machine appelée BrainEx.

On savait déjà qu'un corps pouvait survivre malgré un cerveau plongé dans le coma, grâce à une assistance médicale très pointue. Mais il semblerait que l'inverse soit en passe de devenir une possibilité : le cerveau pourrait un jour continuer à fonctionner, sans avoir besoin d'être rattaché à un corps. C'est en tout cas ce sur quoi des chercheurs de l'École de médecine de Yale sont actuellement en train de travailler. 

Le 28 mars dernier, Nenad Sestan, un neuroscientifique de Yale, a expliqué lors d'une réunion des National Institutes of Health (Instituts américians de la santé) avoir trouvé un moyen de faire vivre des cerveaux de porcs hors de leur crâne. Expérimenté sur 100 à 200 cerveaux d'animaux récupérés à l'abattoir, le procédé consiste en fait à irriguer le cerveau comme il se doit grâce à un système de pompes, le tout chauffé à une température proche du celle du cochon, explique un rapport du MIT.

Une première pour un aussi grand mammifère

Ce dispositif, baptisé BrainEx, a permis de faire survivre lesdits organes pendant 36 heures sans qu'ils soient reliés à un corps. Cependant, le scientifique a expliqué avoir ajouté des produits chimiques dans le sang permettant d'éviter les gonflements, symptômes pouvant causer un éveil de la conscience de l'animal, comme le rapporte The Next Web. Si les cerveaux étaient encore en état de marche, on ne sait toujours pas si leurs consciences auraient pu être préservées dans ce type de manipulation scientifique. 

C'est la première fois qu'une opération réalisée sur un grand mammifère connaît des résultats aussi prometteurs. En 1993, des premiers tests du genre avaient été effectués sur des cochons d'Inde – avec des taux de réussite bien moins concluants. 

Des questions éthiques se posent

Évidemment, ce genre de pratique entraîne son lot de questions éthiques, et l'équipe admet que beaucoup d'expérimentations seraient à réaliser avant que l'on puisse imaginer transplanter un cerveau d'humain à humain. Et il faudrait alors accepter l'apparition d'une certaine immortalité de la race humaine, puisqu'il suffirait de changer d'enveloppe corporelle au fil du temps pour rester en pleine santé pendant des années. 

L'éthique fait d'ailleurs très souvent office de frein dans ces études. Au début du mois d'avril, notamment pour cette raison, le MIT se retirait d'un projet souhaitant la survie numérique de la mémoire humaine. 

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