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Air France, SNCF, universités : les mouvements sociaux se poursuivent en France

Nouvelle semaine, nouvelles grèves. Au sein d'Air France, de la SNCF et des universités françaises, les mouvements sociaux se poursuivent, que ce soit contre les réformes du gouvernement ou pour une revalorisation salariale.

Les mouvements sociaux se poursuivent en France, à la mi-avril, bien qu’Emmanuel Macron ait estimé, dimanche, sur Mediapart et BFMTV qu’il "n’y [avait] pas tant que cela [de] coagulation des mécontentements".

  • Air France

Si le gouvernement ne peut chiffrer précisément l’impact global des mouvements de grève à l’échelle du pays, Air France évalue, elle, ses pertes dues aux grèves à 220 millions d’euros. La compagnie aérienne française subit un mouvement de grève de l'ensemble de son personnel qui réclame une revalorisation salariale.

Le préjudice ainsi calculé inclut les journées de mobilisation des 17 et 18 avril, au cours desquelles la compagnie prévoit d'assurer 70 % de ses vols, mais seulement 55 % de ses long-courriers.

Pour tenter de résoudre le conflit, la direction d’Air France a proposé, lundi 16 avril, un projet d'accord final prévoyant une augmentation salariale de 2 % immédiatement et une hausse de 5 % sur trois ans, encore loin des revendications syndicales (abaissées à une demande d’augmentation de 5,1 % en 2018).

Cette proposition d’accord, soumise à signature jusqu'à vendredi 12 h, a d’ores et déjà été rejetée par le syndicat de pilotes SNPL Air France. Le président de ce syndicat, Philippe Evain, la juge "totalement indécente" et "totalement farfelue". L'intersyndicale, réunissant les pilotes (SNPL, Spaf, Alter), les hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et les personnels au sol (CGT, FO et SUD), devraient se réunir au plus tard jeudi.

  • SNCF

Sur les rails, la situation ne s’améliore pas non plus : alors que l'Assemblée nationale s’apprête à se prononcer sur le projet de loi pour un nouveau pacte ferroviaire, les syndicats de cheminots ont dénoncé, lundi 16 avril, un passage "en force". Ils ont réaffirmé leur détermination à ne pas céder de terrain, un quatrième épisode de grève devant débuter mardi soir.

La CGT appelle en conséquence à un "très haut niveau" de grève mercredi et jeudi, pour "imposer l'arrêt du processus parlementaire" et "arracher de véritables négociations". "La victoire est à notre portée", écrit le syndicat, en rappelant également la journée de mobilisation interprofessionnelle de jeudi à l'initiative de la CGT et de Solidaires.

Les syndicats de cheminots ont adopté un système de grève intermittente, deux jours sur cinq, qui doit se poursuivre jusqu'au 28 juin.

  • Universités

Le mouvement de protestation contre la loi Vidal de réforme de l’accès à l’université se poursuit dans les facultés. Selon le ministère de l'Enseignement supérieur, quatre universités sont toujours bloquées sur l’intégralité du territoire, et entre dix et douze autres sites sont perturbés.

La quasi-totalité de l'université de Nanterre était ainsi bloquée par des étudiants, entraînant le report des partiels consacrés aux épreuves de contrôle continu de cette semaine. Une assemblée générale, mardi à partir de 10 h, doit décider ou non de la prolongation du mouvement.

Autre université devenue emblématique de la contestation : le site Tolbiac de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne est occupé depuis le 26 mars.

À Strasbourg, une assemblée générale de quelque 600 étudiants a voté "le blocage reconductible de tous les bâtiments de l'université" à partir de mardi.

À Nancy, le campus Lettres et sciences humaines est bloqué depuis le 22 mars. À Metz, les étudiants ont voté le blocage de deux bâtiments (Arts, lettres et langues ; Sciences humaines et sociales). Pour autant, les examens prévus cette semaine à Nancy et Metz "auront bien lieu, en étant reprogrammés ailleurs".

À Montpellier, le campus de l'université Paul Valéry est bloqué depuis la mi-février et est censé le rester jusqu'à "l'abrogation de la loi Vidal". La tension y est montée d'un cran le 12 avril après le sabotage des serveurs informatiques de l'université, qui a entraîné la suspension des examens par Internet qu'avait organisé la direction.

Avec AFP