À l'issue d'une réunion avec son équipe de sécurité nationale, Donald Trump a suspendu sa décision sur de possibles frappes aériennes en Syrie, après l'attaque chimique présumée à Douma. Il poursuit les discussions avec ses alliés.
Revenu de ses tweets belliqueux, Donald Trump calme un peu le jeu sur le dossier syrien. À l'issue une réunion le 12 avril avec son équipe de sécurité nationale sur le dossier syrien, le président américain a laissé sa décision en suspens quant à de possibles frappes aériennes après l'attaque chimique présumée dans l'enclave rebelle de Douma.
"Aucune décision finale n'a été prise", a affirmé Sarah Sanders, porte-parole de l'exécutif américain.Un an après la première opération militaire américaine contre le régime syrien, en réponse déjà, à une attaque chimique présumée, les Occidentaux menacent de frapper le régime de Damas, qui dément toute responsabilité.
Donald Trump reste néanmons déterminé à agir et le Pentagone est prêt à lui présenter des options militaires. "Il y a va de sa crédibilité", explique Sonia Dridi, correspondante de France 24 à Washington. "Donald Trump avait beaucoup critiqué son prédécésseur Barack Obama pour ne pas avoir agi. Donc il ne peut pas ne pas y aller. D'autant que de nombreux élus républicains se sont exprimés ces derniers jours pour dire qu’ils soutenaient une action en Syrie. Il est donc pressé par son parti à intervenir", précise la journaliste.
Discussions avec ses alliés
Donal Trump poursuit parallèlement les discussions avec ses alliés, la Première ministre britannique Theresa May, et le président français Emmanuel Macron. Jeudi soir, un porte-parole du 10, Downing Street a confirmé que Donald Trump et Theresa May s'étaient entretenus au téléphone. "Ils se sont mis d'accord sur le fait qu'il était vital de ne pas laisser l'usage d'armes chimiques sans réponse, et sur la nécessité de prévenir un nouvel usage d'armes chimiques de la part du régime Assad", a-t-il annoncé.
Un conseil des ministres exceptionnel s'est tenu jeudi à Londres sur le dossier syrien et chaque ministre s’est exprimé sur une participation – ou non – aux frappes en Syrie. "C’est un feu vert pour des représailles occidentales contre la Syrie. Le Royaume-Uni veut lancer un message très fort au président Assad pour l’empêcher d’utiliser des armes chimiques contre son peuple", précise Bénédicte Paviot, correspondante de France 24 à Londres.
Tout en restant évasif sur le calendrier d'une éventuelle intervention militaire, Emmanuel Macron a assuré de son côté, jeudi lors d’un entretien télévisé, avoir "la preuve" de l'implication du régime de Bachar al-Assad dans cette attaque meurtrière qui a suscité une vague d'indignation à travers le monde. "Nous aurons des décisions à prendre en temps voulu, quand nous le jugerons le plus utile et le plus efficace", a poursuivi Emmanuel Macron, confirmant être en contact quotidien avec le locataire de la Maison Blanche.
Moscou veut éviter "l’escalade"
La perspective d'une action militaire des États-Unis, soutenue par la France et probablement le Royaume-Uni, s'inscrit dans un contexte de vives tensions avec la Russie. Moscou, l'un des plus fidèles soutiens du régime de Bachar al-Assad, a appelé les Occidentaux à "réfléchir sérieusement" aux conséquences de leurs actes, tout en assurant ne pas vouloir "d'escalade".
"Personne n'a donné le droit aux dirigeants occidentaux de s'attribuer le rôle de gendarmes du monde, à la fois d'enquêteur, de procureur, de juge et de bourreau", a lancé la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
Le Kremlin a assuré que la ligne spéciale entre militaires russes et américains au sujet de leurs opérations en Syrie, destinée à éviter les incidents, était encore "dans un état actif et utilisée des deux côtés". "Toute action ne contribuera qu'à déstabiliser davantage la région", a averti de son côté le président syrien Bachar al-Assad.
Avec AFP