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Affaire Skripal : Moscou accuse Londres de "retenir par la force" Ioulia Skripal

Moscou hausse le ton dans l'affaire Skripal, en affirmant jeudi que Ioulia Skripal, empoisonnée avec son père le 4 mars, est "retenue de force" par les autorités britanniques depuis sa sortie de l'hôpital de Salisbury.

La Russie a accusé jeudi 12 avril le Royaume-Uni de "retenir par la force" Ioulia Skripal, empoisonnée début mars avec son père, un ex-agent double russe.

"Les derniers événements renforcent nos craintes selon lesquelles il est question de l'isolement d'une citoyenne russe. Nous avons toutes les raisons de croire qu'il peut être question d'un cas de rétention par la force de citoyens russes, éventuellement qu'on les retienne par la force pour une mise en scène", a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova lors d'une conférence de presse. Mercredi, l’ambassade russe à Londres avait estimé sur Twitter qu’elle était "retenue en otage".

Ioulia Skripal a quitté mardi 10 avril l'hôpital où elle était soignée, un peu plus d’un mois après y avoir été admise. Depuis, elle a été emmenée dans un lieu tenu secret. Dans un communiqué publié par la police britannique, elle a affirmé vouloir garder ses distances avec son pays d’origine, et refuser pour l’instant l’offre d’une aide consulaire de l’ambassade de Russie.

"Cette lettre publiée par Scotland Yard est réellement très bizarre (...). Elle soulève plus de questions qu'elle ne donne de réponse", a réagi Maria Zakharova, pour qui "le style de la lettre éveille de grands soupçons".

L’OIAC confirme la thèse de Londres

L’escalade verbale russe intervient alors que l’OIAC vient d’annoncer que les analyses réalisées dans quatre laboratoires "confirment les découvertes du Royaume-Uni quant à l'identité de l'agent chimique toxique utilisé à Salisbury" pour emprisonner l’ex-agent double russe Sergei Skripal et sa fille Ioulia. Londres avait rapidement identifié la substance comme un agent innervant de la famille Novitchok, mis au point dans les années 1970 et 1980 par l'Union soviétique.

La Russie a rejeté les conclusions de l’Organisation pour l’interdiction des armes atomiques, avertissant "qu’elle ne croira pas sur parole les conclusions dans l'affaire Skripal, tant que ses experts n'obtiendront pas l'accès aux échantillons des analyses mentionnées dans l'expertise de l'OIAC", selon Maria Zakharova. À la suite des conclusions de l’OIAC, Londres a aussitôt réclamé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.

Avec AFP