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Véhicule-bélier à Münster : le profil du conducteur au cœur de l'enquête

La police allemande se penche sur la personnalité du conducteur d'une camionnette qui a lancé, samedi, son véhicule sur des piétons à Münster, faisant deux morts et une vingtaine de blessés. La piste terroriste est écartée.

Le profil psychologique du conducteur qui a tué deux personnes et en a blessé une vingtaine d'autres en fonçant avec son véhicule sur la terrasse d’un café-restaurant de Münster, dans le nord-ouest de l’Allemagne, samedi 7 avril, est désormais au cœur des investigations de la police allemande. La piste islamiste étant écartée, les enquêteurs se focalisent sur les troubles psychiques dont aurait pu être atteint cet Allemand de 48 ans, qui s’est suicidé.

"Nous avons de nombreux éléments montrant que la personnalité (de l'auteur), qui s'est distingué par des comportements étranges, se trouve au centre" de l'explication, a déclaré à la presse le ministre de l'Intérieur de la région où les faits se sont produits, Herbert Reul.

"Une maladie psychique manifeste"

Une source proche de l'enquête a indiqué à l'AFP que depuis 2015, le conducteur de la camionnette "avait eu des comportements étranges au sein de sa famille liés avec une maladie psychique manifeste". Selon la chaîne de télévision N-TV, l'homme a notamment par deux fois menacé des membres de sa famille, dont son père, de les attaquer à coups de hache.

Véhicule-bélier à Münster : le profil du conducteur au cœur de l'enquête

"Fin mars, un nouvel incident s'est produit lorsqu'il a annoncé à des connaissances par e-mail son prochain suicide", a ajouté cette source. Il pourrait ainsi avoir voulu se donner la mort en emportant avec lui d'autres personnes comme Andreas Lubitz, le pilote allemand d'un vol de la compagnie Germanwings, qui avait précipité l'appareil dans les Alpes françaises en 2015.

Un arrière-plan politique, quel qu'il soit, est désormais définitivement exclu. Il n'y a "aucun élément montrant qu'il y ait des motivations politiques" dans ce drame, a déclaré le chef de la police de la ville, Hajo Kulisch. Les autorités avaient déjà écarté la piste d'un attentat jihadiste, mais des médias allemands avaient fait état de liens de l'auteur avec les milieux d'extrême droite.

L'homme, identifié comme Jens R. par les médias allemands, était "un Allemand, il n'était pas un réfugié", a tenu à souligner Herbert Reul. Une précision d’importance, étant donné que l'extrême droite allemande n'a pas perdu de temps, samedi, pour mettre en cause, sur les réseaux sociaux, la chancelière Angela Merkel et sa politique d'accueil des demandeurs d'asile.

L'Allemagne garde en mémoire l'attentat sanglant de décembre 2016 lorsqu'un demandeur d'asile tunisien avait foncé sur la foule d'un marché de Noël avec un camion, au nom de l'organisation jihadiste État islamique (EI).

Avec AFP

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