A la une de la presse, jeudi 5 avril, les réactions à l’annonce, par la Maison-Blanche, de l’envoi de soldats de la Garde républicaine à la frontière avec le Mexique. Les débats provoqués par le texte sur l’immigration de Gérard Collomb. Et l’ouverture prochaine d’un cinéma en Arabie saoudite. Une première depuis 35 ans.
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Dans la presse, ce matin, la décision du président américain Donald Trump d’envoyer la Garde nationale à la frontière avec le Mexique, pour contenir l'immigration clandestine.
L’annonce, faite hier, de l’envoi de ce corps de réserve de l'armée américaine, suscite beaucoup de réactions du côté de la presse américaine, notamment du côté du New York Times, qui est vent debout contre ce qu’il qualifie de «projet irrationnel» et «insensé». Le journal voit dans cette annonce la dernière manifestation en date de «la fusillade verbale» du président américain contre les immigrés, et dénonce une décision à la «base légale fragile» et «totalement illogique», qui fera partir en fumée des fonds fédéraux qui auraient été mieux employés ailleurs. «Trump proclame que son plan d’envoyer des troupes à la frontière est extraordinaire - c’était pourtant la routine sous Obama», tempère The Washington Post, qui rappelle que des milliers de soldats avaient déjà été envoyés sous Barack Obama et sous son prédécesseur, George W.Bush, pour sécuriser la frontière avec le Mexique - au moment de l’opération «Jump start» en 2006, et après le lancement de l’opération Phalanx, en 201O. D’après La Jornada, le sénat mexicain a demandé hier à l’unanimité au gouvernement d’Enrique Pana Nieto de suspendre la collaboration avec les Etats-Unis dans le domaine de l’immigration et de la lutte contre le crime organisé - à moins que Donald Trump mette un terme à son attitude «hostile et irrespectueuse» envers le Mexique et les Mexicains. Le quotidien mexicain dénonce quant à lui «un comportement basé sur les préjugés et la désinformation», et le recours récurrent, de la part du président américain, «à la menace et au chantage».
En France, le projet de loi sur l’immigration, présenté mardi par le ministre de l’Intérieur, provoque lui aussi pas mal de remous. Pour défendre son texte, Gérard Collomb, qui fait la une de Libération, a évoqué «des régions submergées par des flux de demandeurs d’asile» - une déclaration qui enflamme une partie de l’opposition, dérangeant même une partie de la majorité, d’après Libé, qui estime que le ministre, «en s’appropriant le thème d’un raz-de-marée d’étrangers, jusqu’ici confiné à l’extrême-droite, exacerbe le débat sur sa loi, déjà très contestée» - d’où ce titre: «Collomb monte au Front» - comme Front national. Libération, qui parle de «faute morale», dénonce aussi la «grande liberté (prise par Gérard Collomb) avec la réalité et avec les chiffres». «La France, depuis 2015, n’a en rien été confrontée à une quelconque déferlante de migrants, à l’inverse de l’Italie, de la Grèce ou de l’Allemagne», assène Libé.
L’Opinion rappelle qu’une partie de la droite juge en revanche insuffisantes les mesures annoncées par le ministre de l’Intérieur. Le journal cite notamment un député Les Républicains, qui dit voir dans ce texte un «affichage de beaux sentiments équilibrés par une pseudo-détermination», une «mauvaise loi de rapiéçage qui va aggraver le défi migratoire». D’après Le Monde, de nombreux dirigeants LR estiment même que la question va être l’enjeu principal des européennes en 2019 – à l’image de l’Allemagne et de l’Italie, où les mouvements d’extrême droite et populistes ont fait une percée. « C’est un mouvement européen. Certains diraient une dérive populiste, d’autres un soulèvement des peuples. Le terrorisme et la montée du communautarisme ont changé la donne» , estime Geoffroy Didier, le secrétaire général délégué de LR, qui dit, « à titre personnel», être favorable à «une remise en cause du droit du sol sur l’ensemble du territoire français», parce que «devenir français est un honneur».
Un mot, pour terminer, de l’annonce, faite hier, de l’ouverture prochaine d’un cinéma en Arabie saoudite - une première depuis 35 ans. Cette annonce fait la Une d’Arab News, qui montre Mohamed Ben Salmane en compagnie du PDG de la compagnie Walt Disney, dans sa résidence de Los Angeles. Le prince héritier, qui est actuellement en visite aux Etats-Unis, a opté pour le costume-cravate. D’après le quotidien saoudien, une première salle ouvrira le 18 avril à Riyad, où les hommes et les femmes ne seront pas séparés, à la différence de ce qui se passe dans la plupart des lieux publics du royaume. Au programme de la première séance, le blockbuster «Black Panther», un film produit par Disney. On y projettera peut-être un jour le prochain Indiana Jones – qui pourrait bien être une femme, d’après son réalisateur, Steven Spielberg. Lu sur le site de People magazine.
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