Face aux propositions du gouvernement jugées "insuffisantes", les médecins résidents algériens, en grève depuis près de six mois, ont décidé de poursuivre leur mouvement ainsi que le boycott des examens.
Toujours pas de sortie de crise pour les médecins résidents en Algérie. Ces étudiants en médecine [ l’équivalent des internes en France], en grève depuis novembre, ont rejeté, mardi 3 avril, les propositions formulées par le gouvernement.
"Nous avons décidé de poursuivre la grève car nos revendications n'ont pas été satisfaites", a expliqué à l'AFP le Dr Mohamed Taileb, membre du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), à l'issue d'une assemblée générale à Alger.
Les médecins résidents votent la poursuite du mouvement
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Collectif Autonome Médecins Résidents Algériens (@camra_2017) 3 avril 2018Les résidents, qui étudient la médecine générale pendant sept ans puis une spécialité pendant quatre ou cinq ans, réclament notamment l'abrogation du service civil, qui les oblige à exercer jusqu’à quatre ans dans des zones parfois reculées, en plus des 12 mois de service militaire, obligatoire pour tous les Algériens.
Les assemblées générales des facultés de Sétif et Constantine (nord-est), et de Tlemcen et Sidi Bel Abbès (nord-ouest) "ont voté majoritairement pour la continuité de la grève", indique également le Camra dans un tweet.
Équivalent des internes en France, les quelque 13 000 médecins, dentistes et pharmaciens "résidents" algériens étudient durant quatre ou cinq ans une spécialisation après un concours passé une fois obtenu leur diplôme de médecine, médecine dentaire ou pharmacie générale.
Les examens de fin d'année désormais boycottés
Le gouvernement avait notamment proposé que la durée du service militaire soit déductible de celle du service civil. Il avait également notamment proposé l'instauration d'une prime en fonction de la zone d'affectation ou encore la fourniture "obligatoire" d'un logement au médecin en service civil dans une zone éloignée de chez lui.
Ces diverses propositions satisfont certaines revendications des résidents, mais ne répond pas à la principale : la fin du caractère obligatoire du service civil.
"La plupart de leurs propositions ne sont en réalité que des acquis déjà garantis par la loi ou des droits évidents dont il était anormal de nous priver", a expliqué un résident en médecine légale à Alger interrogé par le site TSA Tout sur l’Algérie.
Les résidents entendent poursuivre la grève jusqu'à "l'abrogation de l'obligation du service civil et l'exemption du service national (après 30 ans) au même titre que les autres Algériens", a expliqué à l'AFP le Dr Taileb.
Outre la grève, les résidents de dernière année boycottent également depuis la mi-mars les examens du DEMS (diplômes d'études médicales supérieures) sanctionnant la fin de leur cursus, alors qu'aucun cours théorique ni formation clinique n'ont eu lieu depuis novembre.
Les médecins résidents boycottent désormais aussi leurs examens
Quel est votre nom ? " Je boycotte "
ما اسمك ؟ أنا أقاطع#Courage الاطباء المقيمين #CAMRA #CAMRADz #Determination pic.twitter.com/AXnohz0MIc