Les électeurs de Sierra Leone ont voté, samedi, pour choisir un successeur au président Ernest Bai Koroma. Un scrutin serré dont le résultat pourrait ne pas être connu avant plusieurs jours.
Les bureaux de vote ont fermé et le dépouillement a commencé, samedi 31 mars, en Sierra Leone. Plus de trois millions d'électeurs devaient choisir qui de l'héritier du chef de l'État sortant ou du candidat du principal parti d'opposition, arrivé de peu en tête au premier tour, dirigera le pays.
Plusieurs bureaux de la capitale, Freetown, ont fermé comme prévu à 17 h et le dépouillement a immédiatement commencé en présence d'observateurs nationaux et internationaux ainsi que de représentants des deux partis concurrents.
Les résultats sont attendus en début de semaine prochaine, alors que la campagne a été marquée par des violences sporadiques entre partisans de la majorité et de l'opposition.
Les 11 122 bureaux de vote du pays avaient ouvert, samedi à 7 h, pour accueillir les électeurs lors de ce second tour très imprévisible qui opposait Samura Kamara et Julius Maada Bio.
À l'ouverture des bureaux de vote dans ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest, les électeurs étaient moins nombreux que lors du premier tour, le 7 mars, où la participation avait dépassé les 84 %, ont constaté des journalistes de l'AFP dans deux quartiers de la capitale Freetown.
Un scrutin indécis
Au premier tour, Samura Kamara, homme lige du président sortant Ernest Bai Koroma et candidat de l'APC, le parti au pouvoir, avait remporté 42,7 % des suffrages. Il avait été devancé par celui du principal parti d'opposition, le SLPP, l'ancien général Julius Maada Bio, avec 43,3 % des voix.
"Le duel est trop serré pour dire qui va l'emporter", a déclaré vendredi à l'AFP l'analyste politique Edmond Abu, alors que la campagne a été marquée par des violences sporadiques entre partisans des deux camps et une montée des tensions ethniques.
Les deux partis peuvent en principe compter sur le soutien de leurs fiefs respectifs, dans un pays où les affiliations politiques coïncident souvent avec l'appartenance ethnique ou régionale.
La victoire pourrait dès lors se jouer à Freetown, à la population plus diversifiée, et dans le district diamantifère de Kono, dans l'est du pays, traditionnellement considéré comme indécis, souligne Edmond Abu.
Un second tour reporté
Le second tour, entre les deux partis qui se succèdent au pouvoir depuis l'indépendance de cette ancienne colonie britannique, acquise en 1961, était programmé pour le 27 mars. Mais un recours en justice de dernière minute a suspendu les préparatifs du vote du 24 au 26 mars, obligeant la Commission électorale nationale (NEC) à reporter le second tour de quatre jours.
Julius Maada Bio avait fait monter la pression en accusant le président Koroma de "pousser la Sierra Leone au bord du chaos" par des manœuvres dilatoires avant d'accepter de bonne grâce le report du scrutin.
Depuis plusieurs jours, tout le pays retient son souffle. Des responsables religieux et des associations de la société civile ont multiplié les appels pour que le scrutin se tienne sans violence, à l'image du bon déroulement général du premier tour, qui combinait élections présidentielle, législatives et locales.
Avec AFP