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En Chine, la censure de la télévision et du cinéma passe directement sous le joug du Parti communiste

Le président Xi Jinping resserre encore un peu plus le contrôle sur les productions cinématographiques et télévisées chinoises.

Jusqu’à présent sous l’égide du conseil des affaires de l’État chinois, le bureau de "régulation", comprenez de censure, de l’industrie du cinéma et de la télévision glisse désormais sous le contrôle direct du département de la propagande du Parti communiste. Si la nuance est mince, ce mouvement est pourtant significatif de la centralisation du pouvoir par Xi Jinping.

On sait depuis plusieurs jours que l’Administration générale de la presse, de l'édition, de la radiodiffusion, du cinéma et de la télévision (SAPPRFT) était vouée à disparaître au profit d’un super-nouvel organe de censure encore plus puissant. Il aura juste fallu attendre mardi 20 mars pour que les députés chinois approuvent cette décision à prise d’effet immédiat, rapporte Variety.

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Le Tout-puissant "CSA chinois"

Si les missions de ce nouveau bureau de la censure sous le joug du département de la propagande du Parti communiste chinois n’ont pas encore été divulguées, elles ne devraient pas trop varier de celles du précédent organe qui contrôlait toutes les productions nationales dans le domaine du cinéma, de la télévision, de la radio, de l’édition et de la presse.

"Les scénarios sont présentés à Pékin, puis des compromis sont souvent pris sur le montage où l’on supprime des scènes violentes ou de sexe. Il arrive aussi que le titre soit changé avant que le film puisse être diffusé en salles", racontait à Mashable FR Clément Magar, directeur général de Go Global à Pékin, lors d’un entretien en novembre 2016. De la production à l’exploitation en passant par la distribution ou l’importation, la filière cinéma est quadrillée à tous les niveaux. Et c’est désormais directement le Parti communiste qui exécutera ce contrôle.

Au passage, le traditionnel logo d’un dragon rouge et or qui estampillait chaque film officiellement approuvé par le gouvernement avant sa projection devrait disparaître.

Une période noire pour la culture

L’appropriation de ce pouvoir de censure par le Parti communiste suit plusieurs mois de durcissement du contrôle sur l’industrie culturelle du pays, visant notamment à rejeter toute influence étrangère. En janvier 2018, le "CSA chinois" bannissait de la télévision chinoise les tatouages et le hip hop, deux "cultures non-dominantes" jugées "vulgaires, insipides et obscènes". Dans la foulée, les clips d’artistes chinois avaient été supprimés des plateformes vidéo et leurs passages dans des émissions de télé coupés.

Sans parler de la liste toujours plus longue des mots censurés sur les réseaux sociaux.

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