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"Sarkozy : le retour aux affaires"

Au menu de cette revue de presse française, mercredi 21 mars, le placement en garde à vue de Nicolas Sarkozy dans l’affaire du présumé financement libyen de sa campagne de 2007. L’épineuse question des ventes d’armes, par la France, à l’Arabie saoudite, qui les utilise au Yémen. Les Occidentaux accusés d’abandonner les Kurdes de Syrie. Et des oiseaux en voie de disparition.

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A la Une de la presse française, ce matin, le placement en garde à vue, hier, de Nicolas Sarkozy, dans l’enquête sur le présumé financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.

Le visage de l’ancien président, solennel et pensif, fait la une de Libération - la photo date 11 novembre 2007, lors des commémorations de l’armistice de 1918, soit six mois après l’élection de Nicolas Sarkozy, à l’issue d’une campagne dont la justice cherche à savoir, depuis 5 ans, si elle a pu être financée par feu le "Guide" libyen. Pour la première fois depuis le début de l’enquête, l’ancien chef de l’Etat est invité à donner sa version des faits - un "retour aux affaires", qui ressemblerait au retour des morts vivants, d’après le dessinateur Willem, qui montre le squelette de Mouammar Kadhafi refaisant surface, au grand effroi de Nicolas Sarkozy, de ses lieutenants Brice Hortefeux et Claude Guéant, et de l’intermédiaire Ziad Takieddine.

Face aux soupçons, les soutiens de l’ex-président rappellent qu’il bénéficie de la présomption d’innocence. Evoquant la "tempête de réactions" à l’annonce de son placement en garde à vue, Le Figaro a choisi, quant à lui, une image qui a provoqué une énorme polémique à l’époque. On est cette fois en décembre 2007, huit mois après la présidentielle, et l’Elysée déroule le tapis rouge pour le dictateur. "Notre pays n'est pas un paillasson, sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits" , s’indigne ce jour-là la secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme, Rama Yade. Onze ans plus tard, la justice s’interroge : et si l’accueil en grande pompe du colonel Kadhafi avait été un renvoi d’ascenseur pour sa contribution à la campagne de Nicolas Sarkozy? Ce dernier se consolera peut-être en lisant l’édito du Figaro – qui le présente comme une "référence obligée", toujours "respectée et parfois redoutée", par tous ceux qui aspirent au leadership de la droite. "Ils ont tous en eux quelque chose de Sarkozy", écrit poétiquement le journal - ce qui expliquerait "en bonne partie le soutien des uns et la prudence des autres face aux rebondissements judiciaires".

D’autres liaisons présumées troubles font également la une, ce matin, celles de la France avec l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. D’après un rapport commandé par Amnesty International France et l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture, l’Acat, les livraisons d’armes à ces deux pays – qui les utilisent ensuite au Yémen - seraient susceptibles de "violer le droit international humanitaire".

"Des armes françaises tuent au Yémen", titre La Croix, qui montre à la une des chars Leclerc appartenant à la coalition militaire au Yémen. Le journal presse la France de "suspendre au plus vite ses exportations d’armes et de munitions vers les pays impliqués" dans ce conflit. Interrogée par La Croix, Hélène Legeay, de l’Acat, affirme que le Traité sur le commerce des armes est extrêmement clair : "peu importe que les armes soient utilisées pour commettre un crime de guerre ou une violation grave du droit international humanitaire, ou non, le réglementation internationale interdit cette exportation s’il existe seulement un risque qu’elle soient utilisée en ce sens".

Le Figaro , lui, accuse la France et les Occidentaux de "reniement" face aux Kurdes de Syrie. "Le lâchage des Kurdes est une faute morale et politique", s’indigne le journal, pour qui cet abandon montre que "les alliés d’un jour des Occidentaux peuvent le lendemain être traités comme de vulgaires supplétifs. De la chair à canon qu’on laisse tomber quand elle a fini de servir". Après avoir mis la main sur l’enclave d’Afrin, la Turquie annonce à présent son intention d’élargir son offensive contre les Kurdes vers le nord-est de la Syrie.

Tout autre chose, pour terminer, la publication, hier, de deux études sur la "disparition massive" des oiseaux dans les campagnes françaises. Dans leur communiqué, les scientifiques du CNRS et du Museum d’histoire naturelle parlent même de disparition à une " vitesse vertigineuse" et d’un déclin "proche de la catastrophe écologique". E n une quinzaine d’années, ce serait un tiers des oiseaux, toutes espèces confondues, qui aurait disparu des campagnes. L’oiseau qui illustre l’article du Monde est une perdrix rouge – une espèce présente notamment la plaine de la Crau, dans les Bouches-du- Rhône.

D’après les chercheurs, l’une des responsables de des disparitions pourrait être l'intensification de l'agriculture, et l’usage des pesticides qui l’accompagne. Un péril qui ne toucherait pas seulement les oiseaux, mais toute la biodiversité, d’après le biologiste Romain Julliard. Cette fois c’est une outarde canepetière, l’un des oiseaux des champs les plus menacés de disparition en France, que l’on aperçoit sur le site du Monde, qui relaie le constat alarmant de ce chercheur : selon lui, n ous serions confrontés à un effondrement qui concernerait à présent "tous les échelons de la biodiversité sauvage dans les paysages agricoles les insectes, dont les papillons et les pollinisateurs, la flore adventice, ce qu’on appelle les mauvaises herbes, et les oiseaux". "Alors que nous n’avons jamais autant consacré d’argent et d’investissement pour prendre des normes environnementales ou soutenir l’agriculture biologique. C’est sidérant".

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