Dans une allocution télévisée, le président péruvien, Pedro Pablo Kuczynski, a présenté sa démission mercredi au Congrès à la veille d'un vote du Parlement sur sa destitution. Accusé de corruption, il calme son innocence.
Empêtré dans une affaire de corruption et visé par une procédure de destitution, le président péruvien Pedro Pablo Kuczynski a remis, mercredi 21 mars, sa démission au Congrès. Il a officialisé sa décision dans une allocution télévisée adressée à la Nation.
"Face à cette situation difficile qui me fait paraître injustement coupable, je pense que le mieux pour le pays est que je démissionne de la présidence de la République", a déclaré le président du Pérou.
He remitido al Congreso el original de esta carta, que he transmitido al Perú, renunciando al cargo de Presidente Constitucional de la República. pic.twitter.com/PHX6ZccU9r
PedroPablo Kuczynski (@ppkamigo) 21 mars 2018Pedro Pablo Kuczynski est ciblé depuis plusieurs mois par une campagne qui vise à lui faire quitter le pouvoir. Il est notamment accusé d'avoir octroyé des contrats publics en contrepartie d'un soutien politique, ce qu'il a toujours démenti.
Ce qu'on lui reproche ? D'avoir menti sur ses liens avec le géant brésilien du BTP Odebrecht, qui dit avoir versé des millions de dollars de pots-de-vin au Pérou.
"On l'a mis en garde sur ses connexions avec des entreprises, à un moment où Odebrecht n'était pas encore sur le devant de la scène", souligne l'analyste politique Eduardo Dargent.
Victime d'un Parlement dominé par l'opposition
"PPK", comme on l'appelle en raison de ses initiales et de son nom imprononçable pour bien des Péruviens, a pâti d'un Parlement dominé par l'opposition.
"Le fait de ne pas avoir un groupe parlementaire solide - à peine 17 députés sur 130 - et ses liens avec des entreprises jouaient en sa défaveur", estime Eduardo Dargent.
C'est le premier vice-président, Martin Vizcarra, qui devrait succcéder à Pedro Pablo Kuczynski.
Avec AFP et Reuters