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"La vie sous escorte des journalistes menacés par la mafia"

Au menu de cette revue de presse internationale, mardi 13 mars, les menaces adressées par la Première ministre britannique à la Russie, accusée d’être "très probablement" responsable de l’empoisonnement de l’ex-espion russe Sergueï Skripal. Les répercussions politiques de l’assassinat du journaliste slovaque Jan Kucak. Et la vie sous escorte des journalistes qui enquêtent sur la mafia en Italie.

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Au menu de cette revue de presse internationale, les accusations de la Première ministre britannique , qui affirme qu'il est «très probable que la Russie soit responsable» de l'empoisonnement de l'ex-agent double russe Sergueï Skripal .

Theresa May donne jusqu’à ce soir à Vladimir Poutine pour fournir des explications à l'Organisation pour la prohibition des armes chimiques - une déclaration faite hier devant les députés britanniques, et qui fait la Une du Times, qui précise que les représailles du Royaume-Uni «pourraient inclure une cyberattaque», mais ne semble pas très convaincu par la fermeté affichée par la chef du gouvernement – comme en témoigne le dessin de Morland, qui la montre mettant à exécution la «réponse robuste» dont elle menace Vladimir Poutine, une punition qui fait mourir de rire le président russe. Le patron du Kremlin, qu’on retrouve dans un autre dessin, signé Chapatte pour Le Temps, assis à son bureau. «Votre pouvoir repose solidement sur le pétrole», soutient un conseiller - «et le gaz», ajoute un agent des services secrets – qui a pris la précaution de mettre, justement, un masque antigaz, allusion au produit innervant de «type militaire », avec lequel Sergueï Skripal aurait été empoisonné, selon les autorités britanniques.

La presse britannique presse le gouvernement de punir Moscou. Reprenant la proposition du chef de la diplomatie britannique, Boris Johnson, The Daily Mail demande à l’exécutif de boycotter la coupe du monde de football qui débute en juin prochain en Russie. «Comment pouvons-nous nous aller à la Coupe du monde de Poutine maintenant?», après ce qui s’est passé, titre le journal, tandis que The Guardian, qui a semblé douter, au début de cette affaire, de la culpabilité de Moscou, imagine «10 réponses» envisageables à l’affaire Skripal, comme la possibilité d’exiger que José Mourinho, l’entraîneur vedette de Manchester United, mette un terme à son contrat de commentateur avec la chaîne de télé russe pro-gouvernement Russia Today, l’expulsion des diplomates russes du Royaume-Uni, le gel des avoirs des oligarques russes qui ne seraient pas en mesure d’expliquer l’origine des fonds leur ayant permis d’acquérir leurs biens immobiliers à Londres, ou encore l’élargissement des sanctions contre la Russie, en coordination avec l’Union européenne. La Russie, elle, se défend vigoureusement d’être pour quoi que ce soit dans l’affaire Skripal. Russia Today, justement, rappelle que les autorités britanniques n’ont pour le moment rendu publique aucune preuve de ce qu’elles avancent, au mépris de la « présomption d’innocence » que les médias britanniques se targuent de défendre. D’après RT, les Britanniques seraient prêts à accuser les Russes «de tout et n’importe quoi».

En Slovaquie, c’est un journaliste, Jan Kuciak, qui a été exécuté le mois dernier, un assassinat qui vient de provoquer la démission du ministre de l’Intérieur. Ce dernier, Robert Kalinak, fait la Une de La Pravda, qui rapporte que l’assassinat de Jan Kuciak a débouché sur une crise politique. D’après The Financial Times, l'un des partis de la coalition au pouvoir demande à présent au Premier ministre Robert Fico de convoquer des élections anticipées, pour «calmer la fureur» provoquée par cet assassinat, faute de quoi il quittera le gouvernement. Vendredi soir, plusieurs dizaines de milliers de Slovaques avaient manifesté dans tout le pays pour protester contre la corruption et l’exécution de Jan Kuciak.

Son assassinat pourrait être l’œuvre de la mafia calabraise, la 'Ndrangheta. Jan Kuciak enquêtait sur ses possibles liens avec les autorités de son pays et le secteur privé, rappelle Le Monde – qui a rencontré d’autres journalistes travaillant sur le même sujet, en Italie cette fois, où leur travail les a contraints à vivre sous escorte policière permanente. Une protection dont bénéficieraient actuellement 19 journalistes italiens, et le phénomène serait en hausse, d’après Le Monde, qui a notamment rencontré Marilena Natale. Cette reporter de 45 ans enquête depuis plus de vingt ans sur la mafia napolitaine, la Camorra, ce qui lui a valu des menaces de mort on ne peut plus claires. «Je ne pense jamais à la mort, dit-elle, mais aux 10 enfants qu’ont les 4 hommes qui se relaient pour me protéger. Si on me tire dessus, ils sont en première ligne. Nos vies sont liées».

Un mot, pour terminer, de ce geste adopté par plusieurs sportifs noirs, inspiré du film de Marvel, «Black Panther». Le salut des habitants du royaume de Wakanda, le royaume où vivent les super-héros africains de ce film, les bras croisés sur la poitrine, serait devenu une sorte de signe de ralliement, d’après Slate, qui rapporte qu’il a notamment été adopté par le tennisman français, Gaël Monfils.

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