Au menu de cette revue de presse française, mardi 13 mars, l’indignation de François Hollande face à la situation des civils d’Afrin et de la Ghouta orientale, en Syrie. Le mouvement social dans le département de Mayotte. Le début du procès des militants de Tarnac. La mort d’Hubert de Givenchy. Et une visite culturelle sans chemise, sans pantalon.
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A la Une de la presse française, ce matin, la poursuite de l’offensive turque à Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie, une enclave tenue par la milice kurde des Unités de protection du peuple, considérée comme «terroriste» par Ankara.
Alors que des centaines de civils ont été tués, et des dizaines de milliers forcés de fuir, depuis le début de cette offensive, le 20 janvier, l’Humanité évoque une opération de «nettoyage ethnique» sous les yeux des grandes puissances, «Russie et Etats-Unis en tête, qui ne leur prêtent pas main forte pour des raisons» différentes. Le journal demande aux Nations Unies et à la diplomatie politique de faire arrêter ce «massacre», auquel participent aussi, aux côtés de l’armée turque, d’anciens membres du groupe Etat islamique. Cette indignation partagée est par François Hollande, qui s’émeut dans le Monde: «Quel est cet allié turc qui frappe nos propres alliés avec le soutien au sol de groupes djihadistes?». L’ancien président dit avoir décidé de sortir du silence parce qu’il se sent «à la fois solidaire et responsable», «solidaire parce qu’(il) n’oublie pas ce que les Kurde ont pu faire en un moment extrêmement difficile pour permettre à la coalition de chasser Daech de Rakka et au-delà», et «responsable de la Ghouta», l’enclave rebelle près de Damas, bombardée au gaz sarin en août 2013 par le régime. François Hollande, qui s’en prend, enfin, fortement à la Russie, présentée comme «la puissance principale dans ce conflit», et à laquelle «une limite» devrait être fixée: «si elle est menaçante, estime-t-il, elle doit être menacée».
Emmanuel Macron a répondu à ces déclarations hier, en marge de sa visite en Inde. «Ces dernières années en Syrie, est-ce que l’absence de dialogue complet avec la Russie a permis d’avancer davantage? Dois-je vous rappeler Alep?». «La France n’interviendra pas militairement sur le sol en Syrie. Et je crois que certaines personnes qui donnent des leçons ont-elles-même décidé de la chose», a-t-il répliqué. Un échange tendu dans lequel le Figaro voit la manifestation d’une «mésentente frontale» entre les deux hommes et l’expression d’un «besoin de réhabilitation de son action» chez l’ex-président. «En attaquant Macron sur le terrain de la politique internationale, (Hollande) veut instiller l’idée que, sur la Syrie notamment, il avait vu juste avant les autres. Contraint de rédiger lui-même une plaidoirie que personne, à commencer par ses amis restés au PS, ne veut écrire pour lui», cingle le journal.
Il est aussi beaucoup question du mouvement de contestation qui se poursuit dans le département de Mayotte, depuis plus de trois semaines. La ministre des outre-mer est sur place. Annick Girardin a dévoilé hier plusieurs mesures pour lutter contre l’insécurité et l’immigration irrégulière, et notamment un renforcement de forces de l’ordre. Elle a aussi assuré que le gouvernement allait lutter contre l’abus du droit du sol, dont les migrants comoriens sont accusés. Cela suffira-t-il à apaiser une situation que le Monde juge proche de «l’explosion sociale»? Le journal estime qu’«il n’est pas certain que l’Elysée et le gouvernement aient pris l’exacte mesure de l’ampleur de l’exaspération» des Mahorais, qui ont prévu de manifester à nouveau aujourd’hui, et dont le sentiment d’insécurité aurait commencé à déborder le 20 février dernier, lorsque de violents affrontements entre bandes rivales ont éclaté au lycée de Kahani. C’est là qu’enseigne Guillaume Boucharla, qui témoigne sur le Huffington Post de la réalité de son quotidien, entre manque de moyens et violence. «Les lycéens se battent à coups de hachoirs. Dans un autre établissement, on a même retrouvé des machettes dans les sacs d'une classe de CM2», affirme-t-il.
A noter également, la comparution, à partir d’aujourd’hui, de huit personnes, pour le sabotage d’une ligne SNCF en 2008. Libération, qui rappelle que l’action avait été revendiquée, à l’époque, par un groupuscule allemand, revient longuement sur le procès de ces huit militants d’extrême gauche, dont la défense dénonce les irrégularités de l’enquête où ils se sont retrouvés embarqués - une enquête «erratique», selon Libé: «écoutes illégales, procès-verbaux tronqués, pressions sur des témoins. Rarement une information judiciaire aura connu une telle succession d’impairs», écrit le journal, en évoquant «un fiasco sans précédent, devenu le symbole des ratés de l’antiterrorisme à la française».
Un mot, pour terminer, de la disparition d’Hubert de Givenchy. Le très distingué couturier français est mort samedi à 91 ans. Il avait créé la maison portant son nom en 1952 et imaginé une mode que l’actrice Audrey Hepburn avait popularisée dans l’inoubliable «Diamants sur canapé» - une mode dédiée à une «féminité charmante, pimpante, et irréprochable», salue Libération. A ceux qui préfèrent plutôt la nudité aux gants qui remontent au-dessus du coude, et se promener dans le plus simple appareil, je signale cette visite organisée par le Palais de Tokyo, à Paris. Le musée, spécialisé dans l’art contemporain, organise le 8 mai prochain la première visite naturiste, en-dehors des heures d’ouverture. Il est hélas trop tard pour s’inscrire, d’après le Parisien, qui rapporte tous les billets ont été réservés en 48 heures.
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