Favori de la prochaine présidentielle au Brésil, l'ancien chef de l'État Lula pourrait se retrouver en prison dans quelques semaines, après le rejet mardi d'une demande d'"habeas corpus" par le Tribunal supérieur de Justice (STJ).
Le Tribunal supérieur de Justice (STJ), la plus haute instance brésilienne d'appel, a débouté mardi 6 mars l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva qui avait fait une demande d'"habeas corpus". Un statut qui lui aurait évité de se retrouver derrière les barreaux, jusqu'à ce que tous les recours contre sa condmanation pour corruption soient épuisés, y compris devant des instances supérieures.
Cette décision rend de plus en plus probable l'incarcération de l’icône de la gauche brésilienne, même si elle peut encore tenter d’obtenir l'"habeas corpus" auprès de la Cour suprême, où ses avocats ont déposé une demande. La décision sera rendue à une date encore non déterminée.
"Prisonnier politique"
Lula pourrait être incarcéré d'ici quelques semaines, dès que sera rendu le jugement de son recours contre sa condamnation en appel à 12 ans et un mois de prison, pour corruption, par un tribunal de deuxième instance de Porto Alegre. Ce même tribunal avait confirmé fin janvier sa condamnation, alourdissant même sa peine à 12 ans et un mois, contre neuf ans et demi en première instance.
Accusé d'avoir accepté un luxueux appartement en bord de mer de la part d'une entreprise de construction impliquée dans le gigantesque scandale autour du groupe public Petrobras, Lula nie farouchement.
"Ce procès, c'est comme si nous étions encore au temps de l'inquisition, sans nécessité de preuves, juste des convictions", a déclaré l'ex-président mardi matin, dans un entretien à la radio Metropole de Bahia (nord-est). Et d'ajouter : "Le jour où la police ou le parquet prouvera que j'ai touché un seul réal, j'abandonnerai la vie publique". Il a affirmé qu'il se considérerait comme un "prisonnier politique", s'il devait se retrouver derrière les barreaux.
Favori de la présidentielle
Un jugement qui risque également de réduire à néant ses espoirs de se présenter à nouveau à la présidence du pays, fonction qu'il a occupée à deux reprises, de 2003 à 2010. Les sondages prédisent qu'il serait largement réélu s'il se présentait.
Âgé de 72 ans, Lula risquait déjà d'être déclaré inéligible en raison de sa condamnation, même si la décision définitive reviendra sur ce point à une juridiction électorale qui ne pourra se prononcer que s'il se présente formellement à la présidentielle, prévue en octobre prochain.
Jeudi dernier, dans un entretien exclusif à l'AFP, Lula a affirmé qu'il pensait à la prison "tous les jours", mais s'est montré convaincu qu'il parviendrait à prouver son innocence et à briguer un nouveau mandat.
"Une peine de prison peut être très longue, comme celle de Mandela (...) 27 ans, ou très courte comme celle de Gandhi. Je ne suis pas inquiet et ma seule préoccupation est de prouver mon innocence", a-t-il affirmé.
Avec AFP et Reuters