logo

Google a présenté un exhaustif inventaire virtuel des photos commandées, et parfois jamais publiées, par le magazine américaine LIFE, et ce depuis sa création. Deux autres expériences, dont l'une en partenariat avec le MoMA, ont également été lancées.

Ce mercredi matin, dans ses locaux de la rue Londres, le département Arts & Culture de Google – qui s’est donné pour mission de rendre accessibles à tous, de façon virtuelle, œuvres d’art, monuments et autres trésors historiques du monde entier – a dévoilé trois nouvelles expériences. Toutes ont pour point commun de s’appuyer sur le machine learning, la technologie qui consiste à faire progresser une intelligence artificielle par l’apprentissage. À travers elles, Google en profite pour démontrer qu’art et algorithme font excellent ménage.

Chaque cliché a été soigneusement étiqueté par l’algorithme, grâce à la reconnaissance d’image

Première nouveauté présentée, et à notre sens la plus enthousiasmante : LIFE Tags, une gigantesque base de données constituée de plus de 4 millions de photographies appartenant au mythique magazine américain LIFE. En près de 70 ans d’existence, son tout premier numéro remontant à l’année 1936, l’hebdomadaire spécialisé dans le photojournalisme n’a finalement pu publier qu’une infime partie du travail commandé à une multitude de photographes, pagination restreinte oblige. "Imaginez des archives qui s’étendent sur environ 1 800 mètres, dans trois entrepôts différents. Par où commenceriez-vous ?", explique Jill Golden, directrice du département d’archives photographiques du magazine.

Aujourd’hui, grâce à LIFE Tags, ces archives sont non seulement visibles de tous, mais surtout classées et accessibles de la manière la plus intuitive qui soit : chaque cliché a été soigneusement étiqueté par l’algorithme, grâce à la reconnaissance d’image. Ainsi, si l’on cherche une photographie de fusée, de lévrier ou d’avion, il suffit de taper le mot clé associé dans la barre de navigation pour tomber sur les archives correspondantes. Même si Google admet que parfois, les résultats peuvent être aussi hasardeux que poétiques. "En tapant Dark Vador, on réalise qu’il peut y avoir des petits couacs", plaisante Damien Henry, à la tête du laboratoire d’innovation Arts & Culture, en nous montrant une photo de nonne dont la forme du voile, évoquant la forme du casque du grand méchant de "Star Wars", semble avoir trompé l'IA.

Dans une même veine, Google a annoncé avoir mis au point un autre outil d’archivage de matériel artistique, cette fois en collaboration avec le MoMA. Dès la toute première exposition organisée par et dans le célèbre musée d’art moderne new-yorkais, en 1929, des clichés de la scénographie ont été pris et conservés. La procédure a été réitérée à chaque événement. Problème, ces photographies n’avaient jusqu’à présent pas joué de rôle précis, et surtout, manquaient cruellement d’informations relatives aux œuvres qu’elles présentaient. L’intelligence artificielle de Google est donc depuis passée par-là : celle-ci a permis d'identifier automatiquement plus de 27 000 œuvres d’art et a contribué à transformer ce référentiel en archives interactives des expositions du MoMA.

Art Palette, pour refaire sa déco

Enfin, beaucoup plus gadget, mais plutôt amusant, le service Art Palette, lancé également ce mercredi. Celui-ci permet, à partir des nuances de couleurs d’une photographie (ou choisies individuellement sur un nuancier), de sélectionner une "palette" d’œuvres d’art faisant appel aux mêmes teintes. Grosso modo, l’outil est idéal pour constituer un moodboard ou encore trouver les tableaux à accrocher dans son salon, en fonction de la couleur de son intérieur. Mais à moins d'être designer, pas sûr qu’on l’utilise bien souvent, même s'il a le mérite d’être très visuel.

Pour l'instant, Art Palette est disponible uniquement depuis un navigateur Web, mais il devrait prochainement être intégré à l'application Arts & Culture.

Quelque chose à ajouter ? Dites-le en commentaire.